Nouvelle offensive culturelle du gouvernement italien : les établissements scolaires n’ont désormais plus le droit d’utiliser des symboles de genre neutre dans leurs communications officielles. L’astérisque (*) ou le « schwa » (ə), couramment employés pour inclure les personnes non binaires dans la langue écrite, sont expressément visés par une directive du ministère de l’Éducation.
Sont concernés les courriels, circulaires, notes internes ou tout autre document à caractère administratif, précise le quotidien Secolo d’Italia. Les autorités justifient cette interdiction par le souci de « préserver la clarté de la langue » et de respecter la grammaire italienne, s’appuyant sur les recommandations de l’Accademia della Crusca, l’institution de référence en matière linguistique.
Si ces signes restaient marginaux, ils étaient néanmoins de plus en plus présents dans les milieux militants, certaines universités et initiatives pédagogiques, comme tentative de dépasser le masculin générique. Le « schwa », en particulier, proposait une alternative aux terminaisons genrées, jugées excluantes.
Pour Giuseppe Valditara, ministre italien de l’Éducation, cette mesure s’inscrit dans une volonté de freiner ce qu’il qualifie de « révolution sexuel-linguistique imposée par l’idéologie LGBT+ ». Lors de l’annonce de la directive le 21 mars, il a insisté sur le fait que le gouvernement cherchait à préserver l’intégrité de la langue face à ce qu’il considère comme des « expérimentations militantes ». Le parti au pouvoir, Fratelli d’Italia, se positionne ainsi comme le défenseur de la « rigueur » linguistique, rejetant toute tentative de modification idéologique du langage.
Pour les associations LGBT+ et féministes, cette interdiction ne répond à aucun besoin pédagogique, mais relève d’une stratégie politique plus large.
Alors que le débat sur le langage non sexiste traverse l’Europe, l’Italie devient l’un des premiers pays à interdire explicitement ces formes d’écriture dans le cadre scolaire. Une décision lourde de symbole, dans un contexte national où les droits des personnes LGBT+ restent fragiles, et les discussions autour du genre, particulièrement polarisées.