« Nous sommes très en retard en matière de droits civils en Italie », a expliqué à l’AFP Giancarlo Galan (photo), député du Peuple de la Liberté (PDL, droite). « Avec ma proposition, que j’ai appelée ‘unions homo-affectives’, les couples gays auront les mêmes droits et les mêmes devoirs que les couples hétérosexuels », notamment pour la publication de bans, la protection sociale ou les successions.
Dans les faits, « ce sont les mêmes règles qui régissent le mariage », reconnaît le député, qui n’a toutefois pas voulu utiliser le terme dans son texte, car « il évoque une certaine sacralité et heurterait trop de sensibilités ».
Bien que favorable à l’adoption par des couples homosexuels Giancarlo Galan ne l’a pas non plus incluse dans son projet, notamment car « c’est toute la loi sur l’adoption qu’il faut revoir ».
Quelques députés de son parti se sont déjà ralliés à sa proposition, et le député se déclare « confiant ». « C’est un sujet transversal: il y a des gens pour et des gens contre au PDL et au PD », le Parti démocrate (gauche), souligne-t-il, jugeant « le climat plutôt favorable ».
Craint-il le vote catholique? « Le monde catholique vote en toute liberté. Sur les libertés civiles, la société italienne est beaucoup plus en avance que sa classe politique qui a une peur incroyable de la hiérarchie catholique », estime ce député qui, à 56 ans, se définit comme un « vieux libéral, tant sur plan économique que celui des droits civils ».
Ex-président de la Région Vénétie et deux fois ministre, Giancarlo Galan a pris dans le passé des positions en faveur des droits des homosexuels, mais n’avait pas déposé de texte, n’étant pas parlementaire.
L’Italie est l’un des rares pays de l’Europe occidentale où n’existe ni mariage homosexuel ni union civile. Des propositions de loi anti-homophobie ont été régulièrement rejetées dans le passé.
« C’est positif que Giancarlo Galan veuille présenter une proposition de loi. Mais ce n’est pas la première fois que la droite ou la gauche dépose des textes et après rien ne bouge », a réagi Aurelio Mancuso, président d’Equality Italia.
Plus optimiste, le porte-parole de Gay center, Fabrizio Marrazzo, a estimé que « les temps sont mûrs pour qu’une telle loi trouve une majorité large et transversale au Parlement ».
Les débats et manifestations sur le mariage gay qui vient d’être légalisé en France ont été suivis avec une grande attention en Italie. La Repubblica a publié à la mi-mai la lettre d’un jeune homosexuel en détresse qui menaçait de se suicider, en réponse à l’acte de l’écrivain d’extrême droite Dominique Venner, qui a mis fin à ses jours dans la cathédrale Notre-Dame à Paris, pour protester contre le mariage gay.