La pluie d’hommages qui accompagne ce 40e anniversaire de la loi Veil légalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ne convainc pas ses adversaires les plus résolus. Catholique traditionaliste et ouvertement hostile au droit à l’avortement, l’ancienne ministre de la Famille de Nicolas Sarkozy, Christine Boutin, a tenu à rappeler sur son compte Twitter que la loi Veil était à l’origine de son engagement politique. Mais pas vraiment pour les raisons invoquées par les féministes.
Quarante ans après cette loi historique, qu’elle associe à « un coup de poignard dans le coeur », Christine Boutin conteste encore ce « sacrifice des plus fragiles » même si elle assure ne porter aucun jugement sur les femmes qui ont recours à l’avortement. Tout comme les députés conservateurs de « L’Entente parlementaire pour la famille », l’ancienne présidente du Parti Chrétien-Démocrate se prononce contre la résolution qui doit être votée ce mercredi 26 novembre à l’Assemblée nationale en hommage à Simone Veil.
Militante active de la Manif pour tous, fondatrice de l’Alliance pour les droits de la vie (Vita) et des listes Force Vie lors des dernières élections européennes, Christine Boutin n’a pas réussi à se faire élire eurodéputée. Ses listes « pro-life » n’avaient même pas réussi à dépasser le seuil des 3% nécessaires au remboursement de leurs frais de campagne.
Cela n’empêchera pas plusieurs parlementaires, dont son successeur à la tête du PCD le député Jean-Frédéric Poisson, de se prononcer contre la résolution réaffirmant le principe du droit à l’avortement. L’Assemblée nationale devrait adopter mercredi de façon consensuelle une proposition de résolution cosignée par tous les présidents de groupes. « 95 à 98% » des députés UMP devraient voter ce texte, selon leur chef de file, Christian Jacob.
« Il y a eu, à l’Assemblée nationale même, des parlementaires qui réclamaient la fin du remboursement de l’IVG. On entend parler d »IVG de confort’, tout cela c’est une parole réactionnaire (…) contre les femmes qui se libère », a dénoncé dans la matinée la ministre de la Santé Marisol Touraine, accablant « un discours moralisateur de culpabilisation qu’il ne faut pas laisser s’installer ».
Le HuffPost | Par Geoffroy Clavel