Dans un billet de son blog sur le site de l’Express, Jacques Attali revient sur la bataille autour du « mariage pour tous » :
« Si la question du mariage pour tous fait tant bondir toutes les Eglises, ce n’est pas tant parce que les droits et privilèges de l’union devant le maire seront ainsi étendus aux couples homosexuels, que parce que les autorités religieuses sont horrifiées par l’usage du mot ‘mariage’ pour qualifier cette union. […] Désormais, le mot ‘mariage’ est un mot irréversiblement laïc. Et la représentation nationale a le droit, si elle en décide, d’accorder ce qualificatif à toute union dont elle souhaite renforcer la valeur contractuelle. Si les Eglises n’en sont pas contentes, elles n’ont qu’à trouver un autre mot, (peut être celui de ‘union religieuse’ ) pour designer la cérémonie qu’elles proposent à leurs fidèles, en complément du mariage, devenu cérémonie civile. […]
Il convient même, désormais, d’aller plus loin et d’enlever de notre société laïque les derniers restes de ses désignations d’origine religieuse. Par exemple, les jours fériés ne devraient être que laïcs, tels le 1er janvier, le 1er Mai, le 14 juillet et le 11 novembre. Les autres, dont les noms conservent encore une connotation religieuse (la Toussaint, Noël, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption) devraient se voir attribuer des noms laïcs (‘fête des enfants’ pour Noël et ‘fête de la liberté’ pour Pâques) ou être considérés comme des fêtes religieuses, que les citoyens pourraient choisir comme jours fériés, parmi d’autres jours fériés pour d’autres fêtes religieuses (Kippour, l’Aïd, l’anniversaire du Dalai Lama) ».