L’édile avait déjà écopé d’une peine d’un an avec sursis et cinq ans d’interdiction de droits civiques pour complicité de détournement de fonds (confirmée en appel en 2017). Le tribunal correctionnel de Châteauroux vient de le condamner, ce mardi 6 juin, à trois ans de prison ferme, l’interdiction définitive d’exercer toute fonction publique et cinq ans d’inéligibilité pour « prise illégale d’intérêts et favoritisme ».
Pour l’association des citoyens de Fontgombault, qui s’était portée partie civile, ce jugement n’a rien de surprenant, tant le dossier était « accablant », rapporte France-bleu.
Il devra verser plus de 5.000 € à la commune, près de 8000 € de dommages et intérêts au syndicat des eaux et tout autant en préjudice moral.
Jacques Tissier, ancien maire de Fontgombault dans l’Indre (de 1977 à 2016), a signé avec son conseil en octobre 2013 une lettre, distribuée dans les boîtes aux lettres, où il menaçait de démissionner, après que le Conseil Constitutionnel ait refusé de lui accorder une « clause de conscience », pour ne pas marier de « pédés », comme il le clamait déjà, avant même l’adoption de la loi mariage pour tous. Il s’en était justifié, invoquant une « loi naturelle supérieure aux lois humaines » et une prétendue incapacité complète de ces personnes à assurer l’éducation d’un enfant.
Il a fini par abandonner ses fonctions en 2016, pour se défendre, après sa condamnation en première instance pour fraude et escroquerie, qui se soldera par une nouvelle condamnation pour complicité de détournement de fonds, avec 27 000 de dettes à se partager.