Le tribunal de première instance de Sapporo (au nord du Japon) a estimé ce mercredi 17 mars 2021 qu’il était anticonstitutionnel de ne pas reconnaître le mariage entre personnes du même sexe, « tous les citoyens étant égaux devant la loi », comme le stipule l’article 14 de Constitution. Un jugement historique qui devrait accentuer la pression sur les parlementaires en vue d’une légalisation.
Cette décision est d’ailleurs la première rendue dans le cadre d’actions en justice contre l’Etat, engagées par une dizaine de couples LGBT en 2019.
« Je n’ai pas pu retenir mes larmes », a réagi l’un des plaignants cité par l’AFP. « Le tribunal a sincèrement examiné notre problème, et je pense qu’il a vraiment rendu une bonne décision. »
Rappelons que le Japon est le dernier pays du G7 à ne pas reconnaître pleinement les unions homosexuelles, qui n’auraient été « prévues » par la loi fondamenale de 1947, laquelle se borne à souligner à propos du mariage la nécessité d’un « consentement mutuel des deux sexes », ce qui laisse la place à toutes les interprétations.
Mais selon un sondage publié en novembre dernier par le quotidien conservateur Yomiuri, 61 % des Japonais sont désormais favorables au mariage égalitaire. En 2015, l’arrondissement de Shibuya, dans le cœur de Tokyo, avait déjà innové en délivrant des certificats aux couples de même sexe pour leur faciliter certaines démarches administratives.