Jordan, un Lillois de 30 ans, a révélé jeudi 27 mars sur les réseaux sociaux avoir été victime d’une violente agression à son domicile dans la nuit du 25 au 26 mars. Il a partagé une photo de son visage tuméfié, accompagnée d’un message poignant dénonçant l’homophobie en France en 2025.
Un acte marqué par une brutalité extrême
Travaillant dans la communication, Jordan a expliqué avoir subi un « home-jacking » aux motivations clairement homophobes. Ses agresseurs, à la recherche d’un coffre-fort inexistant, l’ont roué de coups tout en l’insultant. « Ils insistaient sur des injures homophobes en exigeant un code que je n’avais pas. La violence de leurs coups était terrifiante et ciblait mon visage », a-t-il confié.
Profondément marqué par cette nuit de cauchemar, il exprime aujourd’hui un sentiment d’insécurité persistant. « J’ai du mal à sortir, je me sens observé. Il y aura un avant et un après », explique-t-il sur France TV Infos, précisant avoir entamé un suivi psychologique.
Une enquête en cours
Dès le lendemain des faits, Jordan a déposé plainte contre trois individus. L’un d’eux a déjà été identifié par les forces de l’ordre. Sollicité, le parquet de Lille n’a pas encore communiqué sur l’avancement de l’enquête.
Un élan de soutien et des réactions politiques
La publication de Jordan a rapidement suscité une vague de soutien. Arnaud Deslandes, maire de Lille (PS), a dénoncé une « violence insupportable », réaffirmant l’engagement de la ville contre les discriminations.
Vanessa Duhamel, élue municipale du Modem, a également réagi : « On ne frappe pas un être humain pour ce qu’il est. Ces actes ne sont pas de simples faits divers. Ils blessent nos valeurs et notre société. »
Jordan a tenu à remercier les messages de soutien tout en fustigeant les attaques reçues en raison de ses opinions politiques : « J’ai le plus profond des mépris pour ceux qui cherchent à justifier cette agression par mon engagement à gauche. »
Une affaire symptomatique des violences homophobes
Ce drame témoigne de la persistance des agressions motivées par l’orientation sexuelle, malgré les avancées en matière de droits LGBT+. En 2024, le ministère de l’Intérieur signalait une recrudescence des violences homophobes en France, soulignant une réalité toujours aussi alarmante.
Alors que l’enquête suit son cours, cette affaire ravive le débat sur la protection des victimes et la lutte contre les discriminations, dans un climat de tensions croissantes sur les réseaux sociaux et dans l’espace public.
STOP homophobie rappelle l’urgence d’agir face à cette escalade des violences LGBTphobes. « Une agression d’une telle brutalité nous rappelle que l’homophobie tue, blesse et détruit des vies. Nous apportons tout notre soutien à Jordan et nous mettons à sa disposition notre accompagnement juridique et psychologique. »
L’association exhorte les autorités à renforcer les dispositifs de lutte contre ces actes et encourage toute victime ou témoin à signaler les faits. « Aucune agression ne doit rester impunie. Nous poursuivrons notre engagement pour que chaque victime obtienne justice et pour que ces violences cessent. »