Journée mondiale de lutte contre le sida : Retour sur « les avancées thérapeutiques majeures de la riposte »

Chaque 1er décembre, a lieu la journée mondiale de lutte contre le sida. L’occasion de sensibiliser encore et toujours le grand public à cette épidémie, qui a causé 39 millions de morts, à travers le monde, de 1981 à 2013.

Mais, si le monde peut se réjouir des avancées dans beaucoup de pays du Sud. Force est de constater qu’il n’en va pas de même en France.

« Malgré diverses stratégies de prévention, l’épidémie du VIH reste toujours active », et continue de se propager à un rythme qui ne fléchit pas, comme le relève une étude, publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (InVS).

L’ONUSIDA a annoncé, le 24 novembre dernier, qu’il pourra être possible de mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030. C’est vrai qu’en trente ans, la recherche a progressé de façon spectaculaire avec la mise au point des traitements antirétroviraux et l’élaboration de vaccins thérapeutiques. Venir à bout du VIH – et des 2 millions de nouvelles infections enregistrées dans le monde en 2014 – ne relève plus de la science-fiction. Pour autant, il n’est pas question de baisser la garde en matière de prévention, ici même en France. Des personnes continuent malheureusement de découvrir leur séropositivité tous les jours.

Retour sur «les avancées de la riposte» qui ont permis de faire reculer les nouvelles infections et qui s’avèrent prometteuses pour l’avenir.

Le truvada, un nouveau traitement antiviral préventif

Le 23 novembre dernier, la ministre de la Santé Marisol Touraine s’est déclarée favorable à l’utilisation du Truvada ou PrEP (pour Prophlaxie préexposition), un traitement préventif révolutionnaire du laboratoire américain Gilead contre le VIH et pour les personnes à risque. Ce médicament, déjà autorisé aux États-Unis, combine plusieurs antirétroviraux. Il s’est montré efficace à travers plusieurs essais cliniques sur des hommes séronégatifs. Il permet de réduire très fortement le risque d’être contaminé par le VIH s’il est pris quelques heures avant ou après un rapport à risque. Mais en aucun cas il ne doit se substituer à l’usage du préservatif.

Un nouveau vaccin thérapeutique pour freiner le développement du virus

Des chercheurs de l’hôpital Clinic de Barcelone (Espagne) ont travaillé sur un vaccin très prometteur dont l’objectif est de neutraliser définitivement la maladie chez les personnes déjà porteuses du virus. Lors des essais menés sur une quarantaine de patients, le vaccin est parvenu à «contrôler temporairement la réplication du virus avec une réduction maximum de la charge virale de plus de 90% par rapport à la charge initiale» selon un communiqué de l’hôpital. Ce nouveau vaccin apporterait une avancée pour les patients qui n’auraient plus besoin de prendre leur traitement à vie et souffrir d’effets secondaires lourds. Il reste à être amélioré et combiné avec d’autres vaccins selon les conclusions de leur étude, publiée dans la revue Science Translational Medicine du 2 janvier 2013.

Favoriser la prévention avec les auto-tests de dépistage du VIH

Commercialisés sans ordonnance dans près de 9 000 pharmacies françaises depuis 2 mois, les autotests VIH se présentent sous la forme de kits. Ils permettent à n’importe qui d’analyser une goutte de sang à l’aide d’un autopiqueur fourni et donnent la lecture du résultat en 15 minutes. La Haute autorité de santé (HAS) rappelle néanmoins qu’un résultat positif doit toujours être confirmé par une prise de sang en laboratoire. Leur objectif est essentiellement de parvenir à toucher également une population qui ne se serait pas dépistée autrement, souligne le Comité d’experts ayant participé à son développement. Aujourd’hui, en France, 30 000 personnes ignorent qu’elles sont porteuses du VIH.

Mettre l’accent sur les traitements antirétroviraux

C’est la direction prise cette année par l’ONUSIDA qui préconise une mise sous traitement antirétroviral pour toutes les personnes séropositives. Ces recommandations annoncées à la conférence mondiale sur le Sida de Vancouver (IAS) ont également été publiées le 30 septembre dernier. L’ONUSIDA ne soumet désormais plus la mise sous traitement à certains critères de niveau de défense immunitaire, mais explique que le traitement doit commencer dès que le diagnostic a été fait.

Selon le dernier rapport d’ONUSIDA, publié le 24 novembre, 2 millions de nouvelles infections par le VIH ont été enregistrées dans le monde en 2014. L’instance note une diminution de 35% par rapport à l’an passé et de 58% pour les enfants.

Fin 2014, 36,9 millions de personnes vivaient avec le virus du Sida dans le monde. En juin 2015, 15,8 millions de personnes avaient eu accès aux traitements antiviraux, soit 84% de plus qu’en 2010.

avec l’AFP