En mai dernier, le gouvernement malaisien a mené un raid dans les onze boutiques Swatch du pays et saisi quelque 172 montres, estimées à plus de 12.000 euros, arguant d’une « atteinte à la morale » pour « promotion de l’homosexualité ». Elles étaient siglées « LGBT » ou déclinées selon les six couleurs symboles de cette communauté, au lieu des sept de l’arc-en-ciel, d’après une source du ministère de l’Intérieur.
Le fabriquant Suisse a engagé des poursuites estimant sa réputation et ses activités lésées. Nos montres ne sont qu’une « simple expression amusante et joyeuse de la paix et de l’amour », a indiqué le groupe, réfutant dans sa plainte toute « promotion d’une activité sexuelle ».
Mais ce jeudi 10 août, dans une note officielle, le ministère de l’Intérieur a confirmé l’interdiction de leur importation ou production dans le pays. Les vendeurs Swatch sont donc désormais passibles d’une peine jusqu’à trois ans de prison, comme quiconque arborant une montre de ce type à son poignet, outre une amende de près de 4000 euros.
« Toute personne portant ou distribuant ce type de montres » encourt trois ans de prison ferme et une amende de 4375 dollars », ajoute le communiqué, affirmant l’engagement du gouvernement « à empêcher la diffusion d’éléments qui pourraient porter atteinte à la morale ».
L’annonce est intervenue en marge des élections fédérales, baromètre politique pour le nouveau Premier ministre, Anwar Ibrahim, qui voudrait séduire les conservateurs. Il a été élu en novembre 2022, grâce à une coalition de rivaux, et fait depuis face une puissante opposition qui accusent notamment le pouvoir en place de ne pas assez protéger les valeurs de l’islam.
L’homosexualité est illégale et punie de poursuites et châtiments corporels en Malaisie.