« Ma mère me faisait avaler du piment fort pour que je me comporte « comme un homme » », raconte Hamza, un Casablancais de 22 ans dans le premier épisode de Kaynin. Dans le récit de Hamza se dessine un quotidien semé d’embuches. Le jeune homosexuel fait part de sa souffrance à l’école: « Mes camarades ne cessaient de se moquer de moi et j’encaissais les remarques désobligeantes de mes professeurs », raconte Hamza. « Je m’absentais beaucoup pour ne pas avoir à subir ça », avoue-t-il.
Des témoignages et un suivi associatif
A la maison, le scénario n’est pas plus joyeux. « A 14 ans, mon grand frère m’a marché sur la tête, me cassant deux incisives », raconte-t-il. Plus tard, son père et son frère le battront violemment avant de le chasser du domicile familial. « Ils ont compris que je ne pouvais pas aller à la police, et que si je portais plainte, c’était moi qu’on mettrait derrière les barreaux. »
Hormis la collecte des témoignages, Marwan Bensaïd, initiateur du projet, assure que « le collectif Aswat établit un suivi de ces cas et essaie de les aider autant que possible ». Le militant, qui travaille sur les nouveaux épisodes de cette série, veut « montrer la réalisé des minorités sexuelles », notamment dans les milieux défavorisés, à travers des « témoignages des violations que subissent ces personnes au quotidien ».
Par Youssef Roudaby