Un député congolais a proposé ce vendredi 13 novembre dernier à l’Assemblée nationale, une loi pour interdire l’homosexualité. Pourtant, la situation des LGBT dans la République démocratique du Congo était déjà précaire. Et, si les rapports entre adultes de même sexe consentants n’étaient pas jusqu’ici explicitement criminalisés, les individus soupçonnés d’homosexualité font toujours l’objet de violence et de harcèlement policier, et peuvent également être poursuivis pour atteinte aux bonnes mœurs.
Mais pour Steve Mbikayi, il serait d’abord question de conserver les valeurs africaines, lesquelles n’ont jamais toléré, assure-t-il en grande conviction, les relations amoureuses entre personnes du même sexe.
Il estime qu’il y a là un vide juridique à combler et que son texte de loi est important pour la protection de la jeunesse congolaise notamment, face à « ces pratiques » issues de la dépravation des «mœurs occidentales» :
« Vu le vent qui souffle dans le monde, et puis étant donné que la plupart des pays africains interdisent de toute façon l’homosexualité, chez nous il y avait un vide juridique criant. Comme qui dirait, qui ne dit mot, consent. Et pour protéger la jeunesse congolaise et notre population contre ces pratiques, j’ai initié une proposition de loi après avoir consulté des groupes sociaux, de pression, les églises, la jeunesse, les femmes, pour interdire cette pratique dans notre pays », explique-t-il.
Pour Steve Mbikayi, «… ce n’est pas normal de voir à la télévision les gens faire la promotion de l’homosexualité, lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenres, dans des théâtres ou des films. Vous ne verrez nulle part les Occidentaux copier notre culture, nos mentalités. Et nous ne devons pas copier aveuglement ce qui se fait là-bas. Donc, on donne cette culture à nos enfants»
Les occidentaux ne copient pas notre culture, pourquoi devrions-nous adopter leurs mœurs ?
Steve Mbikayi n’a pas révélé le contenu de cette proposition de loi, pour laquelle il espère obtenir le soutien de l’opinion nationale. Le député dit reconnaître qu’il faut respecter et garantir la liberté individuelle, et soutient cependant que cette liberté individuelle ne doit pas «choquer la conscience collective».
Pauvre Afrique, pourtant porteuse de sagesse, que voici vampirisée par la petitesse sournoise de nos dissidents homophobes.
Heureusement, les commentaires sont mieux appropriés :
« Ce député ne sait pas de quoi il parle. Ce sont justement les européens qui ont imposé l’homophobie en Afrique via la religion catholique. L’Afrique, avant la colonisation, était relativement tolérante vis-à-vis des différentes formes de sexualité. C’est quand même triste que, alors que l’Europe parvient enfin à se détacher de ses vieilles valeurs de
haine envers les homos, l’Afrique, elle, veuille s’accrocher aux vieilles valeurs européennes en croyant que ce sont des valeurs africaines. Il faut vraiment que les Africains se réapproprient leur histoire. »
« Les politiciens se considèrent vraiment comme nos maitres a penser. On n’est pas des gosses. Non, monsieur, je suis un adulte et je peux decider ce qui est bon ou mauvais. Trop de lois et d’interdits dans un pays qui ne résous pas les vrais problèmes. »
« On vient à peine de passer la journée internationale du droit de l’homme… Il n’est pas question de culture mais de nature. Puis c’est faux de dire que l’homosexualité n’a jamais existé en Afrique. Ces minorités, il faudrait plutôt les protéger au lieux de les combattre. Nous somme un pays démocratique. La démocratie est un gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple. Parmi ce peuple, nous avons des homosexuel engagés pour le bien du pays. Qui sont prêt à donner le meilleur d’eux pour la prospérité du pays. Pourquoi les amputer de leur sexualité. Pour condamner quelqu’un à vivre, pas comme ni lui, ni son métabolisme le ressens. Nous avons besoin de nous serrer les coudes pour relever notre économie, pour asseoir notre grandeur dans le monde. Pourquoi discriminer d’avantage une minorité??? Je ne suis pas d’accord avec ce projet. »
T.G./J.B. STOP HOMOPHOBIE
Références : radiookapi.net