Journaliste, rédactrice en chef de la version russe du magazine de mode « L’Officiel », écartée de la télé en raison de ses positions, Ksenia Sobtchak a confirmé, le 24 octobre dernier, son intention de se présenter en indépendante à l’élection de mars 2018, pour succéder à Vladimir Poutine. Elle a rejoint les rangs de l’opposition fin 2011 et doit encore réunir les 300.000 signatures nécessaires.
Mme Sobtchak, novice en politique, qualifiée de « blonde bling bling », est néanmoins la fille d’Anatoli Sobtchak, premier maire élu à Saint-Pétersbourg et ancien mentor politique de l’actuel président, dont elle fustige surtout la politique :
« Pour certains, c’est un tyran et un dictateur, pour d’autres il a redressé la Russie. Pour moi, Poutine est celui qui a aidé mon père à un moment difficile et qui lui a pratiquement sauvé la vie, je me souviens de cela. Mais beaucoup de choses que Poutine fait ne me plaisent pas. Je suis contre ce système de corruption qui a vu le jour pendant toutes ces années… Le fait que nous n’avons pas de réelles élections, c’est le résultat de ces dix-huit ans, et qu’il n’y a pas de justice indépendante, c’est aussi le résultat de ces dix-huit ans. »
Elle a en outre critiqué l’annexion de la Crimée par Moscou et se positionne en faveur d’une extension des libertés et l’égalité des droits pour tous les couples.
« Si les mariages ecclésiastiques sont autorisés, l’union civile pour les homosexuels devrait l’être aussi », estime-t-elle.
Avant même d’être annoncée officiellement, l’éventualité de la candidature de Mme Sobtchak avait provoqué la division au sein de l’opposition, dont la principale figure de proue, Alexeï Navalny, mène campagne mais a été déclaré inéligible jusqu’en 2028 par la commission électorale. Elle se serait désistée autrement mais vient donc de déposer son dossier. Selon un sondage d’octobre, seuls 0,4% des personnes interrogées la soutiennent.