Ce mercredi 7 août, les députés bulgares ont adopté, par 159 voix contre 22 et 12 abstentions, un amendement législatif, initié par des partis d’extrême droite et pro-Russes, interdisant toute discussion ou matériel éducatif concernant l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les écoles, sous prétexte de « protéger » les enfants.
Cette décision serait liée à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, qui a mis en avant des messages de soutien à la diversité et à l’inclusion. Des initiatives qui ont provoqué des réactions mitigées dans certains pays d’Europe de l’Est, y compris en Bulgarie, où les gouvernements conservateurs y ont perçu une « influence étrangère » indésirable. En 2021, la Hongrie avait adopté une loi similaire.
Une mesure vivement critiquée
De nombreuses organisations de défense des droits humains ont dénoncé cette loi comme une atteinte aux droits des personnes LGBTQIA+, une violation de la Constitution bulgare, des règlements de l’UE et des conventions internationales, ainsi qu’une forme de censure dans l’éducation.
Des responsables européens ont exprimé leur inquiétude, avertissant que cette mesure pourrait « détériorer davantage les relations entre la Bulgarie et l’Union européenne », qui insiste sur la protection des droits fondamentaux.
« Cette législation bulgare est frontalement contraire à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, qui a condamné le Royaume Uni pour des faits similaires dans une décision de 1978 », souligne Me Etienne Deshoulières, avocat de STOP homophobie.
Impact en Bulgarie
Le président bulgare, Rumen Radev, a aussi exprimé des préoccupations sur les impacts potentiels du texte sur les libertés individuelles, bien qu’une opposition formelle semble improbable en raison des pressions politiques internes.
Cette loi risque d’aggraver la stigmatisation des jeunes LGBTQIA+ en les privant d’un espace pour discuter librement de leur identité, ce qui intensifiera leur isolement et leurs difficultés. Elle risque également d’accentuer les divisions au sein de la société bulgare et de polariser davantage le débat public.