Saisie en avril dernier par 21 pétitionnaires, dont des organisations, qui espéraient l’égalité pour la communauté LGBT+, par l’extension déjà du droit au mariage pour tous les couples, la plus haute instance judiciaire s’est déclarée, ce mardi 17 octobre, inapte à statuer et renvoie la question « au Parlement et organes législatifs ».
Les magistrats s’alignent donc sur la position du gouvernement nationaliste hindou du premier ministre Narendra Modi, qui s’était pourtant encore récemment opposé à toute reconnaissance légale des unions entre personnes de même sexe, estimant, dans un mémoire adressé à la Cour, que « vivre ensemble en tant que partenaires et avoir des relations homosexuelles n’est pas comparable au concept de l’unité familiale indienne, composée d’un mari, d’une femme et d’enfants ».
Favorable à la création d’une union civile mais…
Dans son arrêt, le président du Tribunal précise néanmoins que l’Inde a le devoir de leur accorder une forme de reconnaissance, et celui de les protéger contre toute forme de discrimination. Il a aussi autorisé la reconnaissance des unions pour les couples dont l’un des conjoints est une personne transgenre, s’ils sont respectivement identifiés comme un « homme » et une « femme ».
Mais pour la majorité des plaignants, le verdict est décevant, décourageant même, si ce n’est qu’il aura au moins servi de plaidoirie « pour éduquer les législateurs et citoyens », s’accommode notamment le célèbre chef cuisinier et militant LGBT+, Suvir Saran.
Une enquête du Pew Research Center, publiée en juin, révèle que 53 % des Indiens interrogés pensent que l’homosexualité, décriminalisée dans le pays en 2018, devrait être acceptée. Soit une augmentation de 38 % par rapport à l’étude de 2014.