Canon Mpho Tutu-van Furth, pasteure de l’Eglise épiscopalienne et fille de l’archevêque anglican Desmond Tutu, prix Nobel de la paix et ancien militant anti-apartheid, a dénoncé mardi « la persistance de préjugés contre les homosexuels en Afrique », malgré des législations en place dans de rares pays.
« La réalité est que dans une grande partie de notre continent les lois homophobes sont tolérées, jusque dans ces pays où les lois et les droits des LGBT sont pourtant protégés », a déclaré à l’AFP la jeune femme qui s’exprimait en marge du congrès de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) à Johannesburg.
« L’expérience vécue par les gens est très différente des promesses figurant dans les documents contenant nos droits, nos constitutions… Tout ceci n’existe en effet que sur des papiers ».
Sur un continent où l’homosexualité est encore considérée comme un crime dans certains pays, l’Afrique du Sud fait figure de précurseur. Mais si le mariage entre personnes du même sexe y est légal depuis 2006, « des gens continuent d’être victimes de discrimination, même si sur le papier vous avez droit à un traitement équitable, à la protection, ces protections ne font pas partie du vécu pour beaucoup de gens », a ajouté la pasteure.
Elle a d’ailleurs été contrainte à renoncer à la prêtrise en raison de son mariage avec sa fiancée de longue date, Marceline van Furth, une professeur en infections pédiatriques basée à Amsterdam.
« L’Eglise devrait en fait être au centre de l’ordre du jour des droits de l’homme et le centre de ceux qui militent pour l’exercice des droits des êtres humains. Elle n’est pas toujours du bon côté », a-t-elle regretté.