Directrice du Centre national d’éducation sexuelle (Cenesex), la députée Mariela Castro, fille de l’ex-président Raul Castro, est une fervente militante en faveur des droits LGBT, plaidant notamment pour l’ouverture du mariage pour tous dans son pays. « C’est un combat qui ne s’arrêtera que lorsque nous aurons tous les mêmes droits ! »
C’est ce que semble prévoir la future Constitution de l’État, en chantier. « Il y a une partie sur les opportunités, les droits, qui doivent aussi concerner les personnes LGBT », a-t-elle expliqué, dans un entretien à l’AFP. Mais si les Constitutions n’incluent pas forcément des dispositions spécifiques, « elles ouvrent la porte pour ensuite dialoguer sur des modifications du système législatif », ajoute-t-elle.
L’Assemblée nationale travaille à une réforme de la Constitution de 1976 avec l’objectif, tout en maintenant son caractère socialiste, d’adapter le pays à la nouvelle époque économique et sociale.
« Si la population se prépare, s’informe et qu’on lui donne suffisamment d’informations, nous prendrons les décisions les plus révolutionnaires, justes, qui concernent les droits de toutes les personnes », insiste Mariela. « La société cubaine a bien avancé sur ces questions… »
Dans la foulée de la révolution castriste en 1959, les minorités sexuelles étaient stigmatisées et les homosexuels harcelés, voire envoyés en camps de « rééducation ». S’appliquait alors une politique de marginalisation vouée à les exclure de tout emploi public, comme le rappelle l’AFP. L’horizon s’est dégagé et en 2010, Fidel Castro – pourtant peu habitué à verser dans l’autocritique – a même reconnu les « injustices » faites aux homosexuels qui provoquèrent l’exil forcé de nombreux intellectuels et artistes dans les années 1960, 70 et 80.
Membre du Parti communiste de Cuba (PCC), Mariela Castro mène un travail d’éducation à la tolérance des dirigeants comme des citoyens. « Avant il y avait des préjugés au moment de parler de cela. Il y a 11 ans, nous avons commencé à travailler sur la journée contre l’homophobie et la transphobie, et cela a beaucoup aidé à créer des espaces de dialogue dans la population », dit-elle. Mais il ne suffit pas d’approuver des lois favorables aux personnes LGBT, car dans des pays comme le Mexique, où le mariage pour tous est légal, « la communauté reste victime de nombreux meurtres. La loi est une bonne chose, mais il faut faire un travail politique et cela n’a pas assez avancé ».