La journaliste Mona Iraqi, qui avait « dénoncé » l’homosexualité de 26 hommes en Égypte, écope de 6 mois de prison

>> 6 months jail sentence for TV host Mona Iraqi for ‘defaming’ men in Cairo bathhouse case

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La présentatrice et réalisatrice égyptienne Mona Iraqi a été condamnée ce jeudi 26 novembre à six mois de prison pour diffamation, après avoir dénoncé les activités d’un hammam du centre du Caire où 26 hommes avaient été arrêtés à tort pour « débauche », ont indiqué son avocat et l’agence officielle.

Ces hommes, interpellés en décembre, avaient été accusés d’avoir organisé ou participé à des « orgies homosexuelles » avant d’être acquittés en janvier dernier, un verdict sans précédent dans un pays où être gay est globalement mal perçu.

Les images de la descente policière avaient été diffusées sur la chaîne privée Al-Qahira wa Al-Nass. Propulsée sous les projecteurs des médias, tout en dénonçant la fâcheuse tendance des journalistes à sauter sur tout sujet « alléchant », Mona Iraqi s’était targuée de sa collaboration avec le service des mœurs, répétant qu’elle ne regrettait rien. Ni d’avoir orchestré la traque, ni d’avoir filmé les hommes à visage découvert et à moitié nus. Début février, l’un d’entre-eux, constamment harcelé sur son lieu de travail, avait d’ailleurs tenté de s’immoler.

Elle se voyait déjà en haut de l’affiche ?

« Elle a été condamnée par un tribunal du Caire à six mois de prison. Nous allons faire appel », a indiqué à l’AFP son avocat Chaabane Saïd, qui a expliqué que le juge avait autorisé sa cliente à rester en liberté jusqu’au verdict d’appel en payant une caution de 1000 livres (120 euros).

Ce verdict a été confirmé par l’agence de presse officielle Mena. L’avocat du propriétaire du Hamam, qui a porté plainte contre la journaliste, a estimé qu’il s’agissait d’une « étape positive ».

« Il y a beaucoup de sympathie dans l’opinion publique pour les victimes », a estimé Tarek al-Aoudi. « Les gens sont conscients que ce n’était pas du journalisme et que ce n’était pas professionnel ».

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Un autre procès pour interdire la journaliste d’antenne

Il a précisé qu’un second procès, intenté à la journaliste par 18 des « victimes » pour l’empêcher d’apparaître à la télévision, où elle présente une émission d’enquête, était toujours en cours.

Des organisations de défense des droits de l’Homme avaient dénoncé la diffusion des images de la descente policière. Mona Iraqi avait répondu sur Facebook qu’il s’agissait d’une « émission sur le trafic sexuel masculin et la propagation du sida en Egypte ».

Si la loi égyptienne n’interdit pas formellement l’homosexualité, plusieurs personnes ont été condamnées ces dernières années pour avoir pris part à des fêtes rassemblant des homosexuels. Ces affaires ont défrayé la chronique dans des médias égyptiens toujours prompts à les dénoncer.

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StopHomophobie
avec l’AFP

>> A Cairo court ruled on Thursday a six month jail sentence for controversial television presenter Mona Iraqi for defaming and spreading lies about a number of men in the central Cairo bathhouse incident.

The sentence follows a defamation case filed by the mens’ defence team.

Iraqi was also ordered to pay bail of LE1,000 and a fine of LE10,000.

Iraqi still has the right to appeal against the ruling.

The general prosecution accused Iraqi of defaming a number of men who were charged with « debauchery » after a police raid on a central Cairo bathhouse, and broadcasting false news on Al-Qahera Wal Nas TV channel.

Twenty-six men were arrested and charged with debauchery — a term often used in Egyptian law to refer to homosexual conduct — along with other related charges.

Iraqi was photographed during the raid taking pictures of the men being dragged semi-naked out of the bathhouse by police, a scene that caused widespread controversy.

In January 2015, the men were all found innocent, with the court arguing that the evidence provided was not sufficient and that forensics showed no evidence that the accused had engaged in homosexual acts. A court later upheld their acquittal.

Tarek El-Awady, a defence lawyer for the men, told Ahram Online that they’re planning to file a lawsuit calling for compensation from Iraqi.