Après s’être rangée du côté d’un pâtissier chrétien qui avait refusé un gâteau de mariage à un couple homosexuel, la Cour suprême des États-Unis est intervenue ce lundi dans une affaire similaire, pour annuler la décision d’une juridiction inférieure ayant donné tort à Barronelle Stutzman, fleuriste de l’État de Washington qui avait refusé, au nom de sa foi religieuse, de faire une composition florale de mariage pour un couple gay.
L’organisation Alliance Defending Freedom, qui soutient la fleuriste et milite pour la liberté de croyance et la famille traditionnelle, s’est félicitée de la décision.
« Nous continuerons à défendre nos clients Curt et Rob », a promis pour sa part l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), en se disant confiante sur la suite de la procédure.
En renvoyant le dossier à la Cour suprême, sans l’examiner elle-même, la Cour suprême fédérale a toutefois montré qu’elle était réticente à se saisir à nouveau d’une question ultrasensible qui divise fortement la société américaine.
D’un côté, ceux qui pensent que les commerçants se doivent de servir tous les clients, quelle que soit leur orientation sexuelle, comme tout lieu de vente accueillant du public. Et de l’autre, ceux qui estiment que les commerçants doivent pouvoir bénéficier d’ « exemptions » au nom de la liberté religieuse, et ne peuvent être forcés à mettre leur talent au service d’actes violant leurs convictions intimes.
L’affaire du pâtissier, soutenu par une vingtaine d’Etats américains, plus tout ce que l’Amérique compte de groupes de pression chrétiens et conservateurs, ainsi que par le gouvernement de Donald Trump, est devenue emblématique.
Au final, les sages n’ont offert qu’une victoire incomplète au pâtissier, sans instituer des exemptions dont auraient bénéficié les croyants.