Cette perspective de l’application de la loi islamique dans le sultanat, annoncée dès 2013, en trois étapes, devrait finalement être adoptée, le 3 avril prochain, sans annonce officielle, sinon une publication, en décembre dernier, sur le site Web du cabinet du procureur général. Sa mise en œuvre avait été retardée, suite à l’indignation suscitée.
Entre autres nombreuses condamnations brutales, dont l’amputation et les coups de fouets, le nouveau code pénal prévoit également « la mort par lapidation » pour les personnes reconnues coupables de « sodomie », et donc potentiellement infligée aux LGBT, s’ils sont déclarés coupables de relations de même sexe.
Les « actes homosexuels » étaient déjà criminalisés, jusqu’à 10 ans de prison, en vertu de lois héritées de la domination coloniale britannique. On s’engage vers le pire, dénonce sur Gaystarnews Matthew Woolfe, fondateur et directeur du Projet Brunei, l’un des rares groupes de la société civile à défendre les droits des personnes LGBTI dans le sultanat, membre par ailleurs du Commonwealth. Le tollé, initialement suscité par l’établissement de la loi islamique, s’est considérablement « estompé » au cours des dernières années. « Le pays est depuis revenu dans une relative obscurité internationale, figurant rarement dans la presse internationale. »
Le militant espère qu’avec suffisamment d’attention, le Brunei (plus de 400.000 habitants) retire ou revient déjà sur sa décision d’appliquer cette peine de lapidation. Autrement, notre gouvernement serait « en violation avec la Convention des Nations Unies signée contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », en attente toutefois de sa ratification depuis 2015.
« Dans tous les cas, ça ne pourrait que ternir l’image du Brunei, en tant que société pacifique et harmonieuse, et pays respectueux de ses engagements pour le respect du droit international », insiste-t-il.