Après diverses polémiques suscitées par des joueurs réfractaires, la Ligue de Football Professionnel (LFP), organisatrice du championnat de France de Ligue 1 et Ligue 2), a annoncé le mois dernier l’abandon de sa campagne du maillot arc-en-ciel, initiée depuis trois ans contre l’homophobie, au profit probablement d’un badge général anti-discrimination.
Auditionné par l’Assemblée nationale, mercredi 22 novembre, dans le cadre de la Commission d’enquête sur les défaillances des fédérations sportives, le directeur de l’instance, Arnaud Rouger, est revenu sur cette l’opération, évoquant un manque de clarté du message envoyé par ces maillots, qui pourrait faire « la promotion de l’homosexualité ». La Frontière avec la lutte contre l’homophobie serait ainsi « ténue » et la LFP ne veut pas faire de « mauvais buzz ».
@stophomophobieAuditionné par l’Assemblée nationale, ce 22 novembre, Arnaud Rouger, directeur de la Ligue de football Professionnel, assimile la lutte contre l’homophobie à « la promotion de l’homosexualité » En lire plus 👉 https://www.stophomophobie.com//la-ligue-de-football-professionnel-ne-veut-pas-faire-la-promotion-de-lhomosexualite/♬ son original – STOP homophobie
Une rhétorique homophobe, plus généralement exploitée par les pro-Zemmour, Poutine, Meloni ou Orban, qui assimilent aussi la lutte contre la haine anti-LGBT+ à une propagande, et les personnes concernées, les LGBT+ donc, à des anormaux, pervers ou prédateurs.
Aucune réaction officielle par ailleurs pour condamner ces éléments de langage fallacieux et dangereux, a priori également cautionnés par des associations partenaires de la LFP, dont les actions improductives et anti-sanction, régulièrement décriées par les véritables militants de terrain, justifient désormais la déresponsabilisation de la Ligue dans cette banalisation de l’homophobie dans le football.
Pinkwashing ? Si rien ne change, les agressions se perpétueront et les mentalités n’évolueront jamais, avait encore déploré la semaine dernière le Collectif Rouge Direct, lanceur d’alerte et acteur bien identifié de la lutte, contraint de cesser définitivement ses activités engagées en novembre 2016, en raison de l’inaction totale et coupable des instances et de l’État. Ses membres ont aussi été auditionnées devant la Commission d’enquête :
Audition du Collectif Rouge Direct le 8 novembre dernier.
Retour sur 7 années de travail acharné.
C’est notre "testament militant."
Vous en êtes toutes et tous les dépositaires désormais.
[Thread]
Chapitre I
Injures et menaces de mort
(1/14) pic.twitter.com/mYLOpBLtob— Rouge Direct (@RougeDirect) November 15, 2023
Le ministre de la justice, qui était aussi entendu ce jeudi 23, a pour sa part envisagé des interdictions de stade définitives contre les auteurs d’actions homophobes ou racistes, contre 5 ans maximum actuellement.
« S’il faut être plus sévère, on proposera un certain nombre de choses », a-t-il insisté, même s’il fallait apprendre des Anglais, « qui ont réussi à régler ça, avec des mesures drastiques ». « Si on parle de folklore, il faut changer de folklore. Le folklore, c’est fait pour réunir les gens. Là, les comportements homophobes par exemple blessent les gens. ».