Avec ses 800’000 habitants, Amsterdam est souvent qualifié de laboratoire social. La capitale néerlandaise abrite, entre autres, une quantité de minorités immigrées et une communauté gay et lesbienne historique. Mais la convivialité n’est pas toujours au rendez-vous. Ainsi la police se déplace chaque année pour 13’000 querelles de voisinage. Souvent, il s’agit des mêmes individus qui empoisonnent la vie de leurs voisins ou commettent des incivilités répétées dans leur quartier. Les principales victimes de ce type de comportement, selon la municipalité, sont les résidents étrangers, les homosexuels et les personnes handicapées.
Aussi le maire, Eberhard van der Laan, propose-t-il d’envoyer les harceleurs récidivistes à l’extérieur de la ville, dans des conteneurs aménagés, raconte le magazine allemand «Spiegel». Ces mesures d’éloignement, pour trois à six mois, devraient permettre de calmer certains fauteurs de troubles et de dissuader les autres de pourrir la vie de leur immeuble. Dans le cas de mineurs ingérables, toute la famille se retrouverait logée à la même enseigne, dans des cubes peu confortables et sous la supervision des services sociaux, voire de la police. «On ne peut plus récompenser avec des cinq-pièces plein sud les gens qui se comportent mal», a commenté le porte-parole du maire d’Amsterdam.
«Villages-poubelles»
Un budget de 1 million d’euros a été dégagé pour ce projet de village punitif, qui sera accompagné d’une hotline destinée aux locataires harcelés. Mais ce dispositif suscite le malaise. Beaucoup critiquent un plan que la mairie de centre-gauche aurait «copié» d’une idée du leader populiste Geert Wilders. Islamophobe patenté, ce politicien avait lancé le projet de «villages-poubelles» pour les délinquants récidivistes et leurs familles – une menace qui visait particulièrement les migrants. «Il faut mettre toutes les ordures ensemble et laisser tranquilles les gens normaux», avait déclaré Wilders.
Par A.G. (360.ch)