Le mouvement évoque des « arrestations illégales » et un « sentiment d »injustice ». Il lance un site pour aider les manifestants « à porter plainte ».
C’est un nouveau coup de force des anti. Les organisateurs de la « Manif pour tous » ont dénoncé lundi 3 juin la « répression » policière « inhabituelle et injuste » dont sont victimes selon eux les sympathisants du mouvement contre le mariage homosexuel, affirmant qu’ils allaient saisir « les autorités » sur ce sujet.
« Nous ne sommes pas prêts à éteindre le mouvement parce que le gouvernement souhaite passer à autre chose », a déclaré un porte-parole du mouvement, Tugdual Derville, lors d’une conférence de presse au siège de la Confédération nationale des associations nationales catholique (CNAFC) à Paris.
Evoquant des « arrestations illégales » de sympathisants « parce qu’ils portaient des tee-shirts avec le logo de la Manif pour tous » ou « d’une personne de 79 ans mise dans le panier à salade simplement parce qu’elle était le long d’une barrière », il a évoqué « un sentiment d’injustice ».
« Ce n’est pas de l’agit-prop judiciaire. Il y a d’authentiques problèmes », a assuré Me Alexandre Varaut, un des avocats du mouvement, évoquant « des centaines de personnes poursuivies pour rien ».
« Nous allons nous adresser très officiellement aux autorités », a déclaré l’avocat, citant « les syndicats de magistrats, le procureur de la République, le Conseil supérieur de la magistrature, le Défenseur des Droits et le Contrôleurs général des lieux de privations de libertés ».
« 500 gardes à vue »
Lors de la dernière manifestation, « 276 personnes ont été interpellées, 208 placées en garde à vue et à ce jour 13 personnes ont été appelées à comparaître », a ajouté Me Henri de Beauregard, autre avocat du mouvement. « Les fonctionnaires de police savent d’emblée qu’ils n’ont rien contre eux, que la qualification de l’infraction est fantaisiste, mais les maintiennent en garde à vue » avant souvent « de simples rappels à la loi », a-t-il ajouté.
Depuis le début du mouvement, « au moins 500 gardes à vue » ont eu lieu, a-t-il dit.
Pour soutenir ces personnes interpellées, « nous lançons le site Libertépourtous.fr, où les sympathisants peuvent connaître leur droits. Le site permettra de les aider à porter plainte », a expliqué la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère.
Les manifestants interpellés peuvent « déposer plainte à titre individuel au pénal », mais Liberté pour tous cherche aussi à « regrouper les plaintes pour une nouvelle action judiciaire pour ‘faute lourde du service publique de la justice' », a précisé Me Beauregard.