Comme prévu, le tribunal administratif a confirmé ce soir aux opposants au projet de loi sur le mariage pour tous l’interdiction de défiler sur les Champs-Elysées dimanche.
Les opposants au mariage pour tous changent de branche : leur manifestation parisienne de dimanche devra suivre l’avenue de la Grande Armée jusqu’à la place Charles-de-Gaulle Etoile, au lieu de suivre les Champs-Elysées (voir une carte de situation). Le tribunal administratif a en effet rendu sa décision mercredi après-midi, sans surprise, confirmant l’interdiction de défiler sur la prestigieuse avenue.
Cette décision intervient alors que ce mercredi matin même, la commission des lois du Sénat a adopté le projet de loi sur le mariage homosexuel après son vote par les députés en février. Le projet sera examiné par la Haute assemblée à partir du 4 avril.
Le tribunal administratif a en revanche donné son accord pour le trajet alternatif porte Maillot-place Charles-de-Gaulle Etoile via l’avenue de la Grande Armée, dans le prolongement des Champs-Elysées. Un podium sera installé près de l’Arc de triomphe. Malgré ce changement de programme, le collectif espère rassembler plus de personnes qu’à l’occasion de la manifestation du 13 janvier dernier, lors de laquelle la préfecture de police avait recensé 340 000 participants.
«Tout continue de se mettre en place», a déclaré ce mercredi matin Frigide Barjot, meneuse du collectif Manif pour tous. «Les citoyens en ont assez d’être bafoués dans leur démocratie. Cette décision renforce la mobilisation. On vient avec une détermination qui est plus forte et qui sera plus longue», assurait quant à elle une responsable de la Manif pour tous du Nord-Pas-de-Calais. L’avocat des opposants au mariage pour tous, maître François-Henri Briard, avait déposé un référé-liberté mardi soir, ce qui aurait pu permettre au juge administratif de suspendre la décision administrative. Une démarche justifiée par l’avocat «lorsque la puissance publique a porté une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale».
«Une décision politique déguisée en mesure de police»
Déposé le 20 février par le collectif, le parcours initial devait relier l’Etoile à la Concorde. Dès le surlendemain, la préfecture de police de Paris refusait que le cortège emprunte cet itinéraire, arguant que «la proximité géographique de plusieurs institutions sensibles» – palais de l’Elysée, ambassade américaine… – combinée au plan vigipirate «rouge renforcé», excluait «la tenue de toute manifestation revendicative» dans cette zone. Malgré de nombreuses réunions, le collectif s’était entêté, refusant toute autre proposition de trajet, dénonçant «une décision politique déguisée en mesure de police».
Déjà, mardi, la préfecture de police de Paris avait reformulé l’interdiction de manifester dans le périmètre «de la place de la Concorde, de l’Etoile et des Invalides», suivie par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. La Manif pour tous assure que le préfet de police de Paris a «gravement porté atteinte à la liberté des Français», dans la mesure où le mouvement «n’est pas de nature à troubler l’ordre public».
Source : liberation.fr