C’était une promesse de campagne de la Première ministre travailliste néo-zélandaise Jacinda Ardern, réélue en octobre 2020 pour un deuxième mandat. Après consultation et élaboration d’un projet de loi pour interdire les « thérapies » dites de conversion, relancé en février dernier, le texte a été présenté ce vendredi 27 juillet et prévoit jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour les pseudos organisateurs et promoteurs qui proposent de telles pratiques, « qui n’ont pas leur place dans la Nouvelle-Zélande moderne », a déclaré dans un communiqué le ministre de la Justice Kris Faafoi.
Inefficaces, dommageables, elles sont sans fondement scientifique sinon basées « sur la fausse croyance que l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre d’une personne serait abîmée, d’où la nécessité d’être corrigée », a-t-il regretté. « Ces pratiques sont pourtant décriées, dénoncées par les professionnels de la santé, des chefs religieux ainsi que les défenseurs des droits humains, ici et à l’étranger. Elles sont nuisibles et susceptibles par ailleurs de perpétuer les préjugés, la discrimination et les abus envers les membres des communautés LGBT+ », a-t-il ajouté.
Toute personne proposant ainsi ce type de traitement à un mineur particulièrement ou une autre personne ayant une capacité de décision réduite, encourt jusqu’à 3 ans de prison. Et en cas de préjudice grave occasionnée, la peine peut grimper jusqu’à 5 ans. Certaines de ces pratiques sont en effet constitutives de torture, psychologique et physique. Beaucoup de rescapés ont évoqué l’hypnose, les décharges électriques et le jeûne, pour les « soigner ». Mais dans des cas extrêmes, l’exorcisme et le « viol correctif » pour les lesbiennes ont été documentés.
En mars 2018, le Parlement européen a voté une résolution enjoignant les pays membres à interdire ces thérapies. En France, malgré le soutien des ministres de l’égalité, Élisabeth Moreno, et de la santé, Olivier Véran, deux propositions, notamment proposées par une députée de la majorité, Laurence Vanceunebrock, sont toujours en attente d’examen, le gouvernement n’estimant toujours pas pertinent de légiférer sur cette question. D’où l’impossibilité pour nos associations d’accompagner ou défendre les victimes.