Organisés par Logos, une société chrétienne œcuménique pour l’intégration des homosexuels au sein de l’Eglise, deux événements liés à la « Prague Pride 2015 » qui devaient se dérouler les 12 et 13 août prochain dans la paroisse étudiante de l’église Saint-Sauveur, viennent d’être déplacés, de façon à ne plus coïncider avec le festival.
La projection du film « Aime et fais ce que tu veux » consacré à un prêtre homosexuel polonais et le débat avec une nonne américaine Jeannine Gramick à propos des persécutions dans l’Eglise, semblent en effet avoir semé le trouble, incitant le cardinal Dominik Duka à parler de « malentendu ».
Prêtre de la paroisse, théologien et sociologue des religions, Tomáš Halík précise sur ce point :
« Le cardinal ne veut pas que cet événement soit considéré comme un soutien de l’Eglise à la Marche des Fiertés…
Cet événement n’était pas prévu comme un soutien de cette action de la part de notre paroisse. Nous avons simplement ouvert nos portes à un débat académique sur ce thème. Son Excellence le cardinal a dit qu’il n’était pas contre le débat comme tel mais que cette coïncidence temporelle lui semblait malvenue. Et je le respecte. » Tomáš Halík rappelle la doctrine officielle :
« Notre Eglise dit que l’orientation homosexuelle comme telle n’est pas un péché et que ces gens-là doivent être respectés et acceptés sans discrimination. Mais il dit aussi que les unions de ces gens ne doivent pas être considérées comme un mariage, et notamment dans le sens du sacrement du mariage de l’Eglise catholique. Le terme ‘mariage’ doit être réservé uniquement aux unions entre un homme et une femme. Je suis complétement d’accord sur ce point. »
L’interdiction de la tenue de ces événements à la paroisse a néanmoins surpris les organisateurs du festival. Mais Tomáš Halík souligne : « Nous avons déjà discuté sur ce thème plusieurs fois dans notre paroisse étudiante. Nous avons invité des sexologues et différents experts, ainsi que des chrétiens homosexuels qui cherchent leur place dans l’Eglise. Donc, ce n’est pas pour nous une nouveauté. Un tel débat est important dans l’Eglise toute entière et il est tout-à-fait commun à l’étranger. Même le pape François a invité à un débat ouvert sur cette problématique. Je crois donc que ce dialogue n’est pas fini et qu’il ne doit pas finir. Nous allons y revenir une autre fois. Nous allons désormais discuter sur ce thème dans notre paroisse étudiante, peut-être avec d’autres participants mais avec la même franchise. »
avec radio.cz