Alors que la Russie tentait récemment de calmer la polémique autour de ses lois anti-gay et la question de leur application pendant les Jeux Olympiques de Sotchi en 2014, un communiqué du ministère de l’Intérieur vient de remettre le feu aux poudres. Le document a ainsi confirmé, lundi 12 août, que les lois anti-gay seraient bel et bien appliquées à cette occasion, rapporte l’agence russe d’information internationale.
La confusion régne depuis qu’un projet de loi interdisant «tout acte de propagande homosexuelle devant mineur» a été adopté, mardi 11 juin 2013. Une autre loi, adoptée le même mois, empêche également les couples homosexuels étrangers d’adopter des enfants russes. La déclaration du ministère de l’Intérieur risque de raviver la polémique: «Les organismes d’application de la loi n’ont aucune inquiétude à se faire avec des gens qui nourrissent une orientation sexuelle non traditionnelle mais ne commettent pas de tels actes [ propagande homosexuel devant mineurs], ne cèdent à aucune provocation et prennent part aux Jeux olympiques pacifiquement».
Une déclaration d’apaisement qui laisse entendre, tout de même, que «les spectateurs qui s’afficheraient ouvertement homosexuels, ainsi que les athlètes, seront arrêtés par le pays» selon un blog de la version américaine de Slate. Nombreux sont ceux à s’inquiéter du caractère vague de la notion de «promotion homosexuelle devant mineurs».
Le CIO et les sponsors sont inquiets
En juillet, le Comité International Olympique (CIO), alerté par les nombreuses pétitions, avait réagi dans un communiqué, assurant que ces nouvelles mesures législatives ne s’appliqueront pas aux participants des Jeux: «Les Jeux eux-mêmes devraient être ouverts à tous, sans discrimination, ce qui s’applique aux spectateurs, aux officiels, aux médias et, évidemment, aux athlètes. Nous nous opposerons dans les termes les plus forts à toute action qui mettrait en péril ce principe». Pour autant, Slate cite un porte-parole du CIO pour qui «les Jeux Olympiques ne sont pas le lieu pour un militantisme politique ou afficher ses convictions religieuses».
Du côté des sponsors, l’inquiétude grandit également, explique le site Buzzfeed, en particulier pour les grandes entreprises américaines. «Nous sommes depuis longtemps des fervents défenseurs de la communauté LGBT et avons préconisé la diversité tant par nos politiques que par pratiques», a expliqué le porte-parole de Coca-Cola, Kate Harman. De là à se désengager des JO? Le pas est très loin d’être franchi.
Les athlètes homosexuels indignés
Plusieurs athlètes homosexuels avaient déjà réagi aux propos du député Vitaly Minov qui affirmait en juillet dernier que la loi s’appliquerait bel et bien. Blake Skjellerup, patineur de vitesse néo-zélandais affirmait: «Je suis contre le boycott car il n’y a aucune raison que je change, que je ne sois pas moi-même ou que je retourne dans le placard à cause de ma sexualité». Il compte porter un badge arc-en-ciel lors des compétitions, malgré le risque de poursuites judiciaires.
Même son de cloche du côté de Johnny Weir, patineur américain: «Le fait que la Russie arrête les miens et se mettent à haïr une minorité tout en violant des droits humains me fait mal au cœur (…) mais j’implore le monde de ne pas boycotter les JO (…) Ce serait la mort et la démolition de toute une vie de travail». Quatre Néerlandais ont d’ailleurs été arrêtés en juillet, à Mourmansk, alors qu’ils tournaient un film sur les droits des gays, rappelle France 24.
Aidez nous à dénoncez les conséquences des lois contre la « propagande » gay en Russie : http://www.change.org/fr/pétitions/partenaires-et-fournisseurs-des-j-o-de-sotchi-dénoncez-les-conséquences-des-lois-contre-la-propagande-gay-en-russie
Plus le nombre de noms recueillis sera élevé, plus la probabilité d’une action contre les lois homophobes russes, de la part du Comité international Olympique grandira, c’est pourquoi il est important de signer et de faire circuler les pétitions sans modération.
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