La Russie se dit inquiète du sort d’un enfant adopté par un couple de lesbiennes aux Etats-Unis

La Russie a exprimé mercredi sa « vive préoccupation » au sujet d’un garçon russe adopté par une femme américaine, qui, selon Moscou, avait caché qu’elle vivait en couple homosexuel, sur fond de tensions autour des orphelins russes adoptés par des Américains.

La situation dans laquelle s’est trouvé le petit Egor Chatabalov après son adoption aux Etats-Unis « est inacceptable et nuisible à sa santé psychologique », a déclaré le délégué du ministère russe des Affaires étrangères pour les droits de l’enfant, Konstantin Dolgov, dans un communiqué.

Le sort de ce garçon, adopté en 2007 par la ressortissante américaine Marcia Ann Brandt qui « vivait en mariage homosexuel avec Beth Chapman », mais a préféré cacher cette information au moment de l’adoption, « suscite une vive préoccupation », a-t-il souligné.

Selon le responsable russe, les deux femmes, après leur séparation en 2009, ont entamé une procédure judiciaire pour avoir la tutelle d’Egor. Ainsi, le garçon « s’est trouvé impliqué dans une dispute sur des relations douteuses du point de vue moral », a-t-il ajouté.

Les homosexuels sont très mal considérés en Russie, où l’homosexualité a été considérée comme un crime jusqu’en 1993, et comme une maladie mentale jusqu’en 1999.

Le communiqué de Konstantin Dolgov est survenu deux jours après la révélation de la mort aux Etats-Unis d’un enfant russe adopté, Maxime Kouzmine, dont la responsabilité a été attribuée en Russie à la mère adoptive américaine. Cette annonce a suscité de nouvelles déclarations d’indignation de parlementaires russes.

La Russie a à maintes reprises accusé les Américains de maltraiter les enfants russes et a promulgué fin décembre une loi très controversée interdisant l’adoption de ses orphelins par des Américains.

Cette loi, l’une des mesures les plus hostiles prises par Moscou envers les Etats-Unis depuis la guerre froide, a été vivement critiquée par de nombreuses ONG russes et internationales.

Certains responsables politiques russes ont appelé à généraliser cette interdiction d’adopter à tous les étrangers, notamment après la décision de la France et de la Grande-Bretagne début février d’autoriser les mariages entre personnes du même sexe.

Le porte-parole du président Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a toutefois souligné mercredi que l’interdiction d’adopter ne devait concerner que les Etats-Unis, où les autorités russes estiment ne pas bénéficier d’un droit de regard sur le sort des enfants adoptés.