La Russie veut interdire l’adoption des enfants par des couples gays

« Des clarifications, des normes juridiques seront élaborées. Il y aura une réaction, car nous devons être sûrs (…) que nos enfants en seront préservés », a-t-elle déclaré, citée par l’agence Interfax.

Le mariage homosexuel n’est « absolument pas dans les normes, dans les traditions du peuple russe », a-t-elle dit, ajoutant que cela contredisait les « normes éthiques » de la Russie.

Son conseiller, Alexeï Levtchenko, a pour sa part indiqué que d’ores et déjà, l’adoption par des couples homosexuels était impossible selon le Code de la Famille russe.

« Il est très probable que même sans loi, les tribunaux ne permettront pas de telles adoptions. Mais il y aura quand même un amendement qui stipulera que les adoptions par les étrangers ne seront possibles que dans les familles hétérosexuelles », a-t-il déclaré, cité par l’agence Ria Novosti.

Quelques jours après l’adoption par le Parlement français de la loi autorisant le mariage des homosexuels, le président Vladimir Poutine avait indiqué que la Russie pourrait réviser ses accords d’adoption avec les pays ayant légalisé ce type de mariage.

Le délégué du Kremlin aux droits de l’enfant Pavel Astakhov a pour sa part déclaré samedi à la télévision avoir demandé au président de la Douma (chambre basse du Parlement) d’introduire un moratoire sur l’accord intergouvernemental d’adoption signé entre la France et la Russie.

L’homophobie est largement répandue en Russie, où l’homosexualité était considérée comme un crime jusqu’en 1993 et comme une maladie mentale jusqu’en 1999.

Plusieurs villes russes, dont Saint-Pétersbourg, ont adopté au niveau local une loi punissant les auteurs de tout « acte public » faisant la promotion de l’homosexualité et de la pédophilie. Le texte a été dénoncé par des défenseurs des libertés comme faisant un amalgame entre homosexualité et pédophilie.