Richard Grenell, 53 ans, ancien ambassadeur américain en Allemagne et, depuis le mois de février, directeur par intérim du Renseignement national (National Intelligence), a indiqué, dans un entretien au New York Times, ce jeudi 23 avril, étudier différentes options possibles, comme « la limitation du partage d’informations », pour faire pression sur les pays réprimant l’homosexualité.
Il estime en effet que les 17 agences qu’il supervise, dont la CIA et la NSA, devraient inciter ces nations à abroger leurs lois anti-LGBT. C’est le cas de plusieurs alliés stratégiques de Washington, comme l’Egypte, l’Arabie saoudite ou la Malaisie.
L’obtention d’une aide pourrait aussi être conditionnée à une plus large acceptation de la communauté homosexuelle dans la société.
« Nous ne pouvons pas simplement exprimer un argument moral et attendre des autres qu’ils fassent la même chose, parce que dire à quelqu’un que c’est ce qu’il faut faire ne marche pas toujours », a-t-il expliqué, soulignant par ailleurs bénéficier du « soutien total » de Donald Trump, les Etats-Unis étant plus sûrs « quand nos partenaires respectent les droits humains fondamentaux ».
Grenell, plus haut responsable de l’administration U.S. ouvertement LGBT, avait déjà lancé en février dernier, avec l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, une campagne internationale sans précédent pour dépénaliser l’homosexualité à travers le monde. « Personne ne devrait être blessé, torturé ou tué en raison de son orientation sexuelle », avait-il insisté à l’ONU, confirmant ainsi son engagement.
En juillet 2015, l’ancien président Barack Obama, alors en visite au Kenya, avait aussi demandé l’égalité des droits pour les homosexuels en Afrique notamment, comparant l’homophobie à la discrimination raciale qu’ont connue les Etats-Unis par le passé. Il n’aura pas néanmoins réussi à engager le processus, les droits LGBT étant « un non-sujet » pour la majorité des pays africains.