« Laurent Blanc il fait souvent la folle ou pas ? » « C’est une fiotte ! », si ce n’est pas la première fois que Serge Aurier, multi-récidiviste des réseaux, fait polémique, les propos injurieux du défenseur du PSG envers son entraîneur et ses coéquipiers diffusées samedi soir via Periscope, continuent de susciter l’émoi. Mais bien moins en raison de leur caractère homophobe que le fait que le joueur ait publiquement dénigré les membres de son équipe, comme l’explique dans une tribune sur Libération l’association « Les Dégommeuses », qui lutte contre les discriminations dans le milieu du sport, ou les « Panamboyz United », qui dénoncent une inquiétante banalisation de la parole discriminante :
« Si on ne peut pas accuser Serge Aurier d’homophobie, ses propos sont clairement homophobes et détruisent le travail que font les associations sur le terrain depuis des années », écrit dans un communiqué Bertrand Lambert, vice-président des Panamboyz, justement initiateur de la campagne « Des lacets arc-en-ciel pour promouvoir la diversité ».
La vidéo de l’échange aura valu à Aurier une mise à l’écart provisoire, « on n’en attendait pas moins », souligne également « Les Dégommeuses ». « On a pourtant décortiqué dans tous les sens les messages de contrition de l’international et le communiqué de presse publié par le PSG : aucune trace des mots « homophobie » et « sexisme »… Que les dirigeants du club essaient de minorer la gravité des propos mis en cause en les cantonnant à un « dérapage » individuel, cela n’est pas très surprenant. Mais que la quasi-totalité de la presse généraliste refuse d’admettre le caractère homophobe et sexiste des tirades de l’arrière droit, voilà qui était un peu plus inattendu. »
En effet, ni le club ni le joueur, lors de ses excuses sur PSG TV, n’ont semble-t-il réalisé la portée des insultes proférées, insiste encore Bertrand Lambert.
Laurent Blanc, qui se sent trahi, les a qualifiés de pitoyables mais « avec cette affaire, nous voyons à quel point le sportif a pris le pas sur le volet social du football et son rôle d’éducation. Un joueur professionnel de son envergure est un modèle pour les jeunes footballeurs, qu’ils soient d’ailleurs en quête, ou pas, de professionnalisme. »
[spacer]
[spacer]
« La sanction, pour nécessaire qu’elle soit, importe alors moins que la pédagogie »
« S’excuser ou s’offenser de l’insulte sans remettre en cause le registre sémantique auquel elle appartient, c’est pourtant entériner l’idée que le féminin et l’homosexuel valent moins que l’hétérosexuel masculin », s’indigne Les Dégommeuses. « C’est cautionner encore et toujours l’homophobie et le sexisme ordinaire au prétexte qu’ils sont… ordinaires. « C’est ainsi que les gens parlent » et ainsi va le monde, qui se satisfait de valider des discriminations au prétexte qu’elles sont communes ! En effet, les gens s’expriment parfois – et même souvent – ainsi. »
Aucun joueur professionnel en activité dans le championnat de France masculin n’a d’ailleurs fait son coming out. Dans le championnat féminin, les très rares exemples recensés concernent des joueuses de nationalité étrangère. « Quel club aura le premier le courage d’offrir à ses joueurs et joueuses une alternative à la honte et au secret ? », conclut Les Dégommeuses, qui appellent la direction du PSG, la LFP, et l’ensemble des clubs professionnels ainsi que pour la FFF, « à se rapprocher des associations sportives engagées contre le sexisme et l’homophobie afin d’avancer ensemble dans la formation des encadrants et des dirigeants sportifs et la sensibilisation des joueurs, en particulier des plus jeunes. »
[spacer]
[spacer]
« Laurent Blanc, il suce Zlatan ou pas ? » Sans hésitation : « Il lui prend les couilles, mon frère. Il prend tout, cousin ! »
Le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, a posté sur Twitter ce mardi 16 février, des messages de la campagne « Coup de sifflet », lancée en mai 2015 par son ministère : « des messages toujours utiles à rappeler ».
stophomophobie.org