Quelques jours après le parlement allemand qui a voté leur interdiction autant pour les personnes mineures que pour les adultes contraints, menacés ou manipulés, l’Albanie devient le 3e pays européen à proscrire ces pseudos « pratiques » dispensées pour prétendument modifier l’orientation sexuelle d’une personne.
Prise la veille par l’ordre des psychologues, cette décision est « considérablement importante pour les adolescents LGBTI », a réagi dans un communiqué l’association albanaise Ambasada PINK. Et il n’y aura pas besoin de passer par le pouvoir législatif ou exécutif pour la mettre en application.
Dans le pays, tous les thérapeutes doivent être membres de l’ordre des psychologues, dont les décisions sont définitives et « valides juridiquement », a expliqué à l’AFP Altin Hazizaj, président de l’ONG. « Bien que les rapports sur l’utilisation de ces thérapies en Albanie soient peu nombreux, les autoriser représentait une grave préoccupation », a-t-il ajouté. De même, « des données récoltées dans d’autres pays montrent que les personnes ayant subi ces thérapies étaient 8,4 fois susceptibles de se suicider et 5,9 fois plus exposées à la dépression ».
Les experts estiment que les interventions psychologiques et spirituelles qui visent à changer l’orientation sexuelle d’une personne sont faussement attribuées à la science, inefficaces et souvent dangereuses. Le recours aux chocs électriques lorsque les sujets voient des images de pratiques homosexuelles et l’injection de testostérone figurent parmi les techniques les plus controversées.
En mars 2018, le Parlement européen a voté un texte enjoignant les pays de l’UE à interdire ces pratiques. Mais depuis, peu d’États membres ont légiféré en ce sens. Malte l’avait initié dès 2016. En France, un projet de loi porté notamment par la députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon devrait être déposé au printemps 2020. La proposition prévoit 30.000 euros d’amende et 2 ans d’emprisonnement