L’Allemagne adopte une loi sur l’autodétermination de genre

À partir du 1er novembre 2024, changer de nom et de mention de sexe en Allemagne sera beaucoup plus simple. Une nouvelle loi permet désormais de le faire par une simple déclaration auprès de l’état civil, remplaçant une procédure ancienne et contraignante datant de 1981.

La loi sur l’autodétermination de genre, adoptée par le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, ce 12 avril, marque une avancée majeure pour les droits des personnes transgenres, non-binaires et intersexuées. Elle supprime les démarches coûteuses et intrusives, comme les expertises psychologiques, et inclut aussi les mineurs. Ceux âgés de plus de 14 ans pourront effectuer cette démarche avec l’accord de leurs parents.

Pour les défenseurs des droits humains, cette législation est une victoire. Nyke Slawik, députée écologiste, la qualifie de « jour historique pour la reconnaissance des droits des personnes trans et non-binaires en Allemagne ». L’association fédérale des droits des personnes trans salue également la fin d’un système considéré comme dégradant et discriminatoire.

Cependant, la loi suscite des critiques, notamment de la part des partis conservateurs et de certains groupes féministes trans-exclusifs. Ils craignent des abus ou des risques pour la sécurité dans les espaces réservés aux femmes, bien que des études dans d’autres pays ayant adopté des lois similaires n’aient montré aucune augmentation des agressions.

Malgré ces oppositions, un sondage récent de l’institut YouGov indique que 47 % des Allemands soutiennent cette réforme, tandis que 37 % s’y opposent. Avec cette loi, l’Allemagne rejoint une dizaine de pays européens comme l’Espagne, la Belgique ou le Danemark, qui ont adopté des approches libérales pour faciliter le changement d’état civil.