Le gouvernement allemand propose d’ancrer la protection des droits LGBTQIA+ dans la Constitution (Grundgesetz) en ajoutant explicitement l’orientation sexuelle. Actuellement, la Loi fondamentale de 1949 interdit les discriminations basées sur le genre, la race ou la religion, mais ne couvre pas ce critère.
Le changement vise donc à corriger une lacune historique et à offrir une protection accrue aux personnes LGBTQIA+. Cependant, comme le souligne la Deutsche Welle, les débats autour de la question, ravivés lors de la Christopher Street Day, la Marche des Fiertés berlinoise, le 27 juillet, révèlent des divisions politiques profondes.
Bien que la coalition au pouvoir — composée des sociaux-démocrates, des Verts et des libéraux — soutienne l’amendement, celui-ci requiert une majorité des deux tiers au Parlement et au Conseil fédéral, nécessitant l’adhésion des conservateurs.
Kai Wegner, maire de Berlin et membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), est favorable à la mesure, mais son parti et l’Union chrétienne sociale (CSU) s’y opposent, estimant que les droits LGBTQIA+ sont déjà suffisamment protégés, notamment par la légalisation du mariage pour tous en 2017.
Pour ses partisans, l’ajout de l’orientation sexuelle dans la Constitution représenterait un engagement fort en faveur de l’égalité des droits et mettrait fin à une discrimination institutionnelle persistante, en particulier envers les homosexuels et bisexuels, autrefois persécutés sous le paragraphe 175 du Code pénal, abrogé seulement en 1994.