L’association des personnels LGBT et friendly du groupe Air France-KLM, a exprimé son « désengagement total » face à la pétition lancée par Laurent M., un steward gay qui réclamait le droit pour les PNC de se désister des vols entre Paris et Téhéran, au motif que l’homosexualité y est illégale et passible de la peine de mort.
Dans un communiqué du 11 avril 2016, Personn’Ailes explique son « désaccord avec l’idée de créer un volontariat négatif auprès des personnels LGBT », qui aboutirait à la création d’une liste d’employés en fonction de leurs orientations sexuelles. L’association précise qu’elle est bien évidemment au courant des « conditions désastreuses dans lesquelles se retrouve un individu gay, bi, lesbien ou trans en Iran », mais ajoute que c’est aussi le cas « dans d’autres escales desservies par Air France ». Et plutôt que le combat public mené par une seule personne, elle préfère « le dialogue direct avec la direction »
Le président de Personn’Ailes Sébastien Gidon parle ainsi d’une initiative personnelle, lancée « de manière sans doute trop spontanée après l’affaire des hôtesses voilées en Iran, sans bien réfléchir aux conséquences d’une telle démarche ». Il explique également qu’une dizaine de membres de la compagnie ont contacté l’association pour exprimer leurs inquiétudes, jugées « plus ou moins fondées car, malgré la crainte des risques encourus, le personnel sait quel comportement adopter dans les pays qui répriment l’homosexualité ». Et ajoute avoir contacté les ressources humaines d’Air France sur le sujet, pour lui demander « concrètement ce que la compagnie fera dans le cas où l’un de ses salariés serait arrêté en raison de son orientation sexuelle ». La direction est selon lui « en train de se concerter sur ce qui pourrait être mis en place ».
Sébastien Gidon souligne également la différence avec le cas des hôtesses de l’air, à qui on demande de se vêtir conformément aux lois et coutumes locales une fois sorties de l’avion : « dans un cas, on touche à la liberté de la femme dans sa définition première, tandis que dans l’autre il s’agit de la question de l’orientation sexuelle que ni les hétéros ni les homosexuels ne portent sur le visage ».
Toujours pas de réaction officielle de la compagnie, dont le DRH rappelait la semaine dernière qu’à Air France comme chez toutes les compagnies aériennes, le principe de base est que les PNC « ne choisissent pas leur destination » (tout en reconnaissant une « sensibilité particulière » à l’Iran). Rappelons que la compagnie de l’alliance SkyTeam reprend le 17 avril après huit ans d’absence ses vols entre Paris-CDG et l’aéroport de Téhéran-Imam Khomeiny, à bord d’Airbus A330-200 (deux pilotes et huit PNC) ou d’A340-300 (deux pilotes et dix PNC).
avec air-journal.fr