Le beau Fillon, Wauquiez l’allumeur et Bachar El-Assad presque « gay friendly » sous la plume de Frédéric Mitterrand

Nul besoin des grandes oreilles de la NSA pour savoir ce qui s’est passé dans les coulisses de la présidence Sarkozy. Tous les quatre matins, un ancien conseiller de l’Élysée ou un ministre y va de son témoignage. Le meilleur arrive. Il est signé Frédéric Mitterrand. L’ancien ministre de la Culture vide ses carnets intimes. La récréation, dont Le Point publie les meilleurs extraits dans son édition du 24 octobre, ce sont plus de 700 pages de notes prises sur le vif : portraits, impressions, confidences, saillies… En 2012, Mitterrand avait publié un essai corseté, pour ne pas dire insipide, sur son action ministérielle, Le désir et la chance. Là, il se confie sans fard, sans le moindre complexe. Voici la sarkozie déshabillée. Et c’est un régal. Car Mitterrand est avant tout un écrivain, sensible et un brin cynique. Son sens du portrait et son trait assassin font mouche à chaque page. L’auteur aurait pu biffer certains passages devenus gênants, comme son portrait élogieux de Bachar el-Assad. Il ne l’a pas fait.

Frédéric Mitterrand raconte ainsi un voyage officiel en Syrie auquel il est convié avec François Fillon dans « un restaurant chic dans une ancienne maison patricienne » de Damas. En compagnie de Bachar el-Assad, président syrien, considéré pourtant comme un tyran par une bonne partie de la communauté internationale, l’auteur raconte :

Ambiance décontractée, voire un tantinet « artiste ». Bachar el-Assad en grand type sympa, ouvert, curieux de tout, heureux de retrouver son ‘copain français’ et toute sa bande d’amis. Il ne faudrait pas le pousser beaucoup pour qu’il soit aussi ‘gay friendly’.

Il a vu toutes mes émissions, c’est ce qu’on dit en général quand on n’en a vu aucune, mais ça part d’un bon sentiment et ça fait toujours plaisir.

Le beau Fillon et Wauquiez l’allumeur

Avec François Fillon, une relation forte se noue. Mitterrand a un faible pour l’ancien Premier ministre : « Je suis frappé par la beauté physique de cet homme-là », confesse-t-il. Mitterrand souffre dans cet univers aseptisé, rude, presque asexué. Son tempérament reprend le dessus. « Cet allumeur de Laurent Wauquiez me fait passer un petit papier au conseil des ministres. Il est assis en face de moi. Il a écrit : Pourquoi tu me regardes avec cet air langoureux ? Il doit s’ennuyer et teste son pouvoir de séduction sur moi pour se distraire. C’est effectivement un beau gars dans le genre qu’on regarde dans les vestiaires après un match de foot et à qui on parle de filles en pensant éventuellement à autre chose. »