Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a exhorté les autorités à sévir contre les « relations homosexuelles », qualifiées d’« un danger réel » alors que communauté est déjà dans leur collimateur. Quelques jours plus tôt, il avait appelé à en « tuer » ses membres.
Lors d’une allocution télévisée ce samedi 29 juillet, à l’occasion de la Achoura, la plus importante célébration religieuse chiite, Hassan Nasrallah a ainsi accusé « certaines institutions éducatives et des ONG » d’avoir propagé la « culture déviante », en allusion à l’homosexualité, enjoignant le ministère de l’Éducation à l’interdire pour « protéger les enfants de la génération future ».
Dans un autre discours, il est allé plus loin estimant, devant des milliers de personnes, qu’en matière de relations sexuelles, il n’y avait pas de différence entre « célibataire et marié » pour un homosexuel, et que, selon la loi islamique, « même célibataire, il devait être tué », rapporte RFI.
Des attaques qui interviennent alors même que les autorités opèrent un durcissement anti-LGBT, avec en outre des descentes de police dans des lieux fréquentés par la communauté et certains de ses rassemblements interdits ou annulés en raison de menaces.
Le Liban est l’un des pays les plus libéraux du Moyen-Orient. Mais les institutions religieuses continuent d’exercer une influence majeure sur les affaires sociales et culturelles. En 2018, un tribunal avait décrété que les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe ne constituent pas un crime lorsqu’elles se pratiquent en privé, mais l’homosexualité reste officiellement sanctionnée par la loi.