Le gouvernement du Chili va présenter au Parlement un projet de loi, reconnaissant sur un plan civil une forme d’union libre qui concernerait autants les couples hétérosexuels que les homosexuels. Cette initiative a déclenché un farouche débat dans un pays très majoritairement catholique. Les partis de droite accusent notamment le président Sebastian Piñera de vouloir à tout prix remonter dans les sondages.
«Si ce projet de loi est voté, les couple hétéro et homosexuels seront traités sur un pied d’égalité». Voilà ce qu’a promis le président de droite Sebastian Piñera. Il a annoncé mardi 9 aout 2011 avoir signé un projet de loi qui comprend une série de mesures d’aides à la famille, plaidant qu’«il n’y a pas une seule forme de famille, mais il en existe plusieurs expressions» et que «toute forme mérite le respect, la dignité et le soutien de l’Etat».
En présentant à la presse le projet de loi sur l’AVC, l’Accord sur la vie en commun, Sebastian Piñera a souligné que « ce projet de loi traite sur un pied d’égalité les couples de sexe différent et du même sexe, car dans les deux cas il est possible de développer l’amour, l’affection et le respect ».
Piñera reste opposé au mariage homosexuel
Sebastian Piñera, qui a ramené la droite au pouvoir en 2010 après 20 ans de centre-gauche, avait fait grincer les dents dans son propre camp, en pleine campagne électorale, en annonçant son intention de légaliser une forme d’union civile, qui couvrirait aussi les couples homosexuels. Il avait argué que deux millions de personnes au Chili vivent en couple sans être mariés.
En revanche, le président s’est dit à plusieurs reprises opposé au mariage homosexuel, et l’a réaffirmé mardi. «Ma conviction profonde m’amène à soutenir que le mariage est par nature entre un homme et une femme, mais cette conviction ne m’empêche pas de reconnaître qu’il existe d’autres formes de relations affectives», a-t-il dit.
Un peu sur le mode du Pacs français, l’AVC chilien, qui serait souscrit auprès d’un notaire ou d’un registre civil, permettrait notamment aux membres de ces couples d’hériter et de bénéficier d’une couverture sociale. Son adoption marquerait une avancée notable pour les droits homosexuels en Amérique latine, région la plus catholique du monde, où peu de pays reconnaissent les unions civiles. C’est néanmoins le cas de l’Uruguay ou de la Colombie. Ils sont encore moins à autoriser le mariage civil homosexuel, comme l’Argentine, qui le fait depuis 2010 et le Brésil depuis 2011.
Un gouvernement « capable de vendre sa mère »
L’adoption de l’AVC serait surtout un virage notable au Chili, pays catholique à 80%, sous forte influence de l’Eglise : le divorce, par exemple, n’y est légal que depuis 2004.
Mais, présage des débats à venir au Chili, la présentation du projet de loi par Piñera a été boycottée par les leaders des deux partis de la majorité, Carlos Larrain, de Rénovation Nationale, un parti de droite et Juan Antonio Colona, de la très conservatrice UDI. Un député de l’UDI, Gonzalo Arenas, cité sur Radio Cooperativa, a fustigé un gouvernement «capable de vendre sa mère pour remonter dans les sondages». «Le président n’écoute même pas les membres de ses partis alliés, mais écoute les étudiants», a-t-il déploré.
L’annonce de Piñera, simple suivi d’une promesse de campagne, intervient au moment où il bat des records d’impopularité pour un chef de l’Etat depuis le retour de la démocratie en 1990 (26% d’opinions favorables) et semble en particulier coupé de la jeunesse, avec une série de manifestations étudiantes de masse depuis trois mois.
>> Chile civil unions bill advances
A bill that would allow same-sex couples to enter into civil unions in Chile advanced in the country’s Senate on Tuesday.
The 28-6 vote to move the proposal out of committee took place more than six hours after lawmakers began to debate it.
“We have been given an opportunity to go one step further towards no discrimination,” said Sen. María Isabel Allende. “It is important to take steps that allow partners to gain access to rights they are now denied.”
Sen. Fulvio Rossi, who in 2010 introduced a bill that sought to extend marriage rights to same-sex couples in the South American country, also testified in support of the measure.
“[The bill] is of great importance because it recognizes that there is another way to build families that goes beyond marriage,” he said.
Opponents of the civil unions measure held signs inside the Senate chamber that said “Return to Christ.”
Oscar Rementería, spokesperson for the Movement for Homosexual Integration and Liberation, a Chilean LGBT advocacy group, said on Twitter that police had to remove a “belligerent” Evangelical pastor and his supporters from the Senate chamber. Lawmakers who voted against the measure and other opponents also reacted angrily after the vote.
“Conservatism is afraid of change,” said Sen. Alejandro Navarro as he spoke in support of the measure. “I have news for you: The changes have already occurred.”
Movilh praised the vote.
“All partners who live together are going to benefit, especially the poorest families that lack any judicial and social protections,” the group said in a statement. “These families that every day seek help from our organization can now see light at the end of the tunnel.”
Movilh in 2012 filed a lawsuit with the Inter-American Court of Human Rights on behalf of three same-sex couples who were denied marriage licenses.
The tribunal last July gave the Chilean government a two month deadline to respond to the case. Two members of Piñera’s cabinet told Movilh during an October meeting the government has already begun the “process of internal consultations” to respond to the lawsuit.
President-elect Michelle Bachelet, who regained the Chilean presidency last month after defeating Evelyn Matthei, supports marriage rights for same-sex couples. Bachelet also backs a proposal that would allow transgender Chileans to legally change their name and sex without sex-reassignment surgery, hormonal treatments and psychiatric or psychological evaluations.
Bachelet’s platform also supports efforts to strengthen Chile’s LGBT-inclusive hate crimes and anti-discrimination law named in honor of Daniel Zamudio, a 24-year-old man whom a group of self-described neo-Nazis beat to death inside a park in Santiago, the country’s capital, in 2012 because he was gay. The convicted mastermind of the attack in October received a life sentence for the crime.
Andrés Ignacio Duarte Rivera, founder of the Organization of Transsexuals for the Dignity of Diversity, told the Washington Blade he expects senators will consider whether to advance the trans rights measure later on Tuesday or Wednesday.
The Senate is expected to consider proposed amendments to the civil unions bill in the coming weeks.
http://www.rfi.fr/ameriques/20110810-le-chili-debat-une-union-civile-couples-homosexuels