Quelque 8000 chrétiens de toutes tendances se sont rassemblés à Strasbourg pendant trois jours, du 27 au 29 octobre, pour conclure l’année jubilaire de la « Réforme » protestante, initiée en 1517 par le moine et théologien Martin Luther, marquant sa rupture avec le catholicisme.
Mais en raison de la programmation d’un culte « inclusif », « XXL », et la tenue d’un « stand », par la paroisse strasbourgeoise Saint Guillaume, pour accueillir les personnes homosexuelles, le Conseil national des évangéliques de France (Cnef) a décidé de se retirer de l’événement, occasionnant de « vifs remous » au sein de la communauté, déjà divisée sur la question.
Regrettant des divergences sur le fondement théologique, « l’accueil de toute personne, ne signifiant pas banalisation du péché », la présidence du Cnef, qui devait se rendre à la soirée d’inauguration au Conseil de l’Europe, a donc annulé sa présence et supprimé son stand au « village des fraternités ».
Un nouvel épisode qui ne fait que « raviver la discorde », déjà « récurrente », depuis les débats puis l’approbation par l’Église protestante unie de France (luthéro-réformée) en 2015 lors du Synode de Sète des bénédictions pour les couples de même sexe, rappelle La-Croix. Une quasi-première dans le paysage religieux français, qui avait « suscité des tensions entre des luthéro-réformés plus enclins à suivre les évolutions sociétales et des évangéliques attachés aux injonctions bibliques, notamment en matière de mœurs. »
L’absence du président du Cnef aura toutefois été « relativisée » lors des célébrations de ce week-end, « toute la famille fédérative étant là, les baptistes, les méthodistes, les pentecôtistes, l’Assemblée de Dieu », a souligné le pasteur réformé Christian Krieger, vice-président de la Fédération protestante de France (FPF) et de l’Union des Églises d’Alsace-Lorraine (UEPAL).
Déplorant néanmoins que « les convictions des uns puissent apparaître aux autres comme la trahison de l’Évangile », citée par le Figaro, Christiane Ename, membre de l’Église Martin Luther King de Créteil, a appelé à « dépasser les différences ».
Le président de la Fédération protestante de France, François Clavairoly, a également conclu sa prédication, en exhortant les fidèles à « réfléchir et à penser » : « L’identité chrétienne, protestante et évangélique accepte l’altérité, avec confiance et intelligence », a-t-il insisté, en invitant les protestants à « être les vigies de la société ».