En août 2018, la Cour suprême déclarait inconstitutionnelle l’interdiction du mariage entre partenaires du même sexe figurant dans le code de la famille, demandant au Parlement, où siègent nombre de chrétiens évangéliques conservateurs, de modifier la loi d’ici dix-huit mois. Ce jugement intervenait après la décision de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (Cour IDH), émanant de l’Organisation des Etats américains (OEA), exhortant les pays de la région à modifier leur législation dans ce sens. Aucun projet de loi n’ayant abouti depuis, le Costa Rica est devenu ce mardi 26 mai 2020 le huitième pays du continent américain – après le Canada, les Etats-Unis, l’Argentine, l’Uruguay, le Brésil, la Colombie et l’Equateur – à légaliser le mariage pour tou-te-s. C’est aussi le premier pays à le faire en Amérique centrale et le 29e dans le monde.
De nombreux couples s’étaient organisés pour se marier dès les premières minutes de l’entrée en vigueur.
Les députés évangéliques ont à plusieurs reprises tenté d’empêcher cette légalisation, sans parvenir à réunir les appuis nécessaires, le Parlement unicaméral au Costa Rica comptant, depuis les élections de février 2018, 14 élus du parti évangélique sur 57.
Faute de célébrations, en raison de la crise du coronavirus, la télévision publique et les réseaux sociaux ont diffusé un programme spécial avec des rappels historiques sur la lutte contre les discriminations sexuelles et des messages de personnalités du monde entier réunis à l’initiative de la campagne « Si Acepto Costa Rica ».
« Ce changement provoque une transformation sociale et culturelle significative qui va permettre à des milliers de personnes de se marier légalement », a commenté le président, Carlos Alvarado. Il s’était également félicité en 2018 de la décision de la Cour suprême, évoquant son engagement dans « des actions qui garantissent la non-discrimination des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, et la protection de l’Etat à toutes les familles dans des conditions d’égalité ».