Le film « Barbie » boycotté dans plusieurs pays pour « promotion de l’homosexualité »

Alors que le film réalisé par Greta Gerwig avec Margot Robbie et Ryan Gosling a dépassé le milliard de dollars au box-office mondial, trois semaines après sa sortie il se retrouve interdit dans plusieurs pays, dont l’Algérie, le Liban ou le Koweït notamment, pour « promotion » de l’homosexualité, « atteinte » à la morale, aux traditions, à l’ordre public, « propagande occidentale », et même « menace pour le genre masculin ». Au Vietnam aussi, mais pour des raisons géopolitiques.

L’Algérie l’a « discrètement retiré » des salles, sans communiqué officiel, cédant « à la voix du populisme, de la bigoterie, de l’intégrisme, des révolutionnaires », s’est indignée la réalisatrice algérienne Sofia Djama.

Au Liban, qui traverse actuellement une violente campagne anti-LGBT + dirigée par le Hezbollah, le film qui devait être projeté à partir du 31 août n’y sortira pas non plus. Selon le ministre libanais de la Culture, Mohammad Mourtada, outre « la promotion de l’homosexualité et du changement de sexe », « Barbie » soutiendrait également « le rejet de la tutelle du père, mine et tourne au ridicule le rôle de la mère, remet en question la nécessité du mariage et de la formation d’une famille ».

Au Koweït, le comité de censure cinématographique a réclamé la suppression de certaines scènes jugées obscènes et encourageant des comportements inacceptables. Le film a donc là encore été interdit pour « promotion d’idées étrangères à la société koweïtienne et à l’ordre public ».

En revanche, chez les voisins saoudiens et émiratis, « Barbie » fait salle comble. Sorti le 10 août en Arabie saoudite, le film est un succès. Aux Émirats arabes unis, le film a été accueilli avec une promotion hors-norme. Un studio local a ainsi créé une animation 3D d’une gigantesque poupée Mattel sortant de sa boîte au pied de la tour Burj Khalifa.

En Asie du Sud-Est, le film a été déprogrammé pour « violation liée à la ligne en neuf traits ». On apercevrait dans une scène de quelques secondes, la carte de Barbie Land, une carte simplifiée du monde qui montrerait cette fameuse ligne au cœur des revendications territoriales de la Chine puisqu’elle lui sert à légitimer son contrôle de la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. Or, plusieurs pays riverains, notamment le Viêt Nam, les Philippines, l’Indonésie, la Malaisie ou Brunei revendiquent une partie de cet espace maritime. Aux Philippines, on estime au contraire que c’est une carte « caricaturale » et non pas la « ligne des neuf traits ». Les autorités de censure de l’archipel ont donc demandé à Warner Bros d’y flouter les pointillés, afin « d’éviter de nouvelles interprétations erronées ».