Le maire de La Ciotat débouté de sa plainte pour « injure » contre des opposants qui l’interpellaient sur son « homophobie »

Karim Ghendouf, conseiller municipal de l’opposition (PCF) à La Ciotat et son ancien colistier Christophe Maitrepierre, militant au sein de Homosexualité & socialisme (HES), ont été relaxés mardi après-midi par la 11ème chambre du tribunal correctionnel de Marseille, rapporte lamarseillaise.fr, suite à une plainte déposée par Patrick Boré, le maire (LR) de la commune.

En pleine campagne électorale, fin janvier 2014, les deux hommes l’avaient en effet interpellé sur ses prises de positions discriminatoires, dans un message accompagné sur les réseaux sociaux d’un tract de campagne des législatives de 2012, sur lequel Patrick Boré, alors suppléant de Bernard Deflesselles (LR), affichait son opposition à la loi sur le mariage pour tous.

« Toujours homophobe ? »

Le maire de La Ciotat n’a pas apprécié et a immédiatement porté plainte pour « injure publique », malgré le retrait du tweet en question, estimant, comme le signifiait son avocat Me Alexis Gublin, que le terme était aussi violent que « fasciste ou nazi et franc-maçon ».

Mais comment qualifier une personne qui s’oppose ouvertement à l’égalité d’accès au droit pour les couples homosexuels ? « On est homophobe, c’est comme ça ! », avait déjà observé lors de l’audience fin janvier Me Philippe Vouland, leur avocat : « ils n’ont commis aucun délit. M. Boré a voulu mettre du désherbant sur le débat politique, au lieu de cela, il y a mis de l’engrais ! »

« Patrick Boré utilise les deniers publics, l’argent du contribuable pour nous poursuivre en justice alors que ce message s’adressait à lui en tant que candidat, et non pas en tant que Maire », avait également déploré Karim Ghendouf. « La question qui est posée à toute la société aujourd’hui c’est celle de la tolérance… »

Et puis, cela fait également partie du débat que de connaître la position du candidat sur cette question, « c’est notre droit de savoir si après le vote de la loi, il s’oppose toujours à un texte qui a mis fin à une discrimination », soulignait encore Christophe Maîtrepierre.

Le tribunal aura donc prononcé la relaxe des deux hommes et débouté le maire, dans la tourmente de ses précédentes défaites judiciaires, de toutes ses « prétentions ».

stophomophobie.org