Le projet de loi bioéthique, qui propose notamment d’étendre la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, devait être voté d’ici l’été. Mais face à l’épidémie de coronavirus, « le calendrier législatif a été considérablement modifié », empêchant les élus d’examiner le texte en deuxième lecture à l’Assemblée. Le vote a donc de nouveau été reporté. Et depuis deux ans, les débats sont passionnés au point de trop rarement entendre la voix des principaux concernés.
Dans le numéro du « Monde en face » diffusé ce mardi 2 juin sur France 5, et réalisé par Laure Granjon, « PMA-GPA, les enfants ont la parole », des jeunes, âgés de 8 à 20 ans, vivant en France et en Belgique, racontent leur conception, leur vie de famille, le regard des autres et leur vision de l’avenir. Certains dénoncent la dureté du regard des adultes, d’autres évoquent leurs droits et leur rapport au donneur. Filmés à hauteur d’enfant, les échanges sont vifs, instructifs et intenses.
Qu’est-ce que la normalité ? Quel est le regard des autres ? Une relation avec sa mère porteuse est-elle possible ? Que signifie, pour eux, l’éventuelle absence d’un père ? Quelle vision ont-ils de leur donneur ? Qu’est-ce qu’une famille pour eux ? Et, comment ces enfants et ados ont-ils envie de construire leur vie plus tard ?
Autant de questions abordées par les enfants dont la parole est une contribution aux débats liés au projet de loi de bioéthique et une possibilité pour eux d’écrire leur propre histoire…
« Une famille c’est trois êtres vivants, un plus petit que les deux autres, qui s’aiment. »
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— France 5 (@France5tv) June 2, 2020
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« Une famille c’est trois êtres vivants, un plus petit que les deux autres, qui s’aiment »
Kolia, huit ans, a deux pères :
Il est né d’une GPA réalisée en Russie. Ses pères ont gardé un lien avec la mère porteuse en échangeant régulièrement des mails. Kolia ne souhaite pas en savoir plus sur sa « maman de naissance », comme il l’appelle.
Lucie, neuf ans, a une mère :
Née d’une PMA avec don anonyme faite par sa mère célibataire, elle explique, avec les mots de son âge, pourquoi elle a été conçue de cette manière.
Elle dénonce le regard pesant des adultes sur son histoire.
Sacha, neuf ans, a deux mères :
Conçu par PMA avec don anonyme en Belgique, il a deux mamans. Pour défendre ses droits, il n’a pas hésité à participer à « la marche des fiertés » aux côtés de ses mères. Il parle ouvertement de son mode de conception et assume fièrement sa famille.
Lou Ann, 11 ans, a deux mères et un père :
Ses parents homosexuels ont décidé de faire un enfant à trois grâce à une insémination artisanale faite à la maison.
La vie de Lou Ann est organisée autour de ses trois parents. Elle jongle entre leurs différentes éducations, pas facile pour une pré-ado. Elle dénonce le regard que portent les gens sur les parents homos.
Jade, 13 ans, a une mère et un père :
Elle a vu le jour grâce à Corinne, une amie de ses parents. Cette femme s’est proposée d’être leur mère porteuse, car la maman de Jade était dans l’impossibilité de porter un enfant. La jeune fille considère Corinne comme sa deuxième maman. A l’école elle préfère garder le secret de sa conception par peur d’être rejetée.
Mathis, 18 ans, a un père et une mère :
Il y a 1 ans 1/2, Mathis apprend que son père est stérile et qu’il a été conçu grâce à un don de sperme anonyme. Depuis, le jeune homme a décidé de faire des tests ADN afin d’en savoir plus sur son histoire. Depuis cette annonce, la relation avec son père est encore plus forte.
Tom, 20 ans, a deux mères et un père adoptif :
Né en Belgique par PMA avec don anonyme par ses deux mères, Tom décide à l’adolescence de demander à son parrain de l’adopter. Aujourd’hui, il dit avoir la famille qu’il a choisie. Il n’hésite pas à parler des moqueries dont il a souffert toute son enfance et revendique le droit de choisir sa famille.
Pour voir le replay, disponible jusqu’au 02.07.20.