Les parlementaires norvégiens se sont prononcés, par 85 voix contre 15, mardi 12 décembre, en faveur de l’interdiction des « thérapies de conversion », visant à « imposer », par divers procédés ou rituels, l’hétérosexualité aux personnes LGBT+. Un délit qui sera donc désormais puni de trois ans d’emprisonnement, et jusqu’à six lorsque l’affaire est accompagnée de circonstances aggravantes (mineurs, autorité parentale…).
Une « décision historique » s’est immédiatement félicitée la députée Åse Kristin Ask du parti travailliste, dénonçant « une pratique néfaste qui dure depuis bien trop longtemps ».
« Nous sommes toutes et tous créés à l’image de Dieu, dotés d’une valeur inviolable », a également rappelé la responsable du conseil ecclésiastique de Norvège, fière de l’adoption du texte et de la distanciation de son église de toutes ces formes de « pseudos thérapies ».
Réactions mitigées
Le vote du projet, présenté au mois d’avril, avait été reporté suite aux critiques. Certains, dont le théologien, porte-parole de l’église luthérienne norvégienne, Espen Ottosen, ont d’ailleurs réitéré leur opposition, évoquant une atteinte à la « liberté de croyance », « une loi qui pourrait intimider et brider les chrétiens, les empêcher d’échanger sur la question ou d’offrir des soins pastoraux aux personnes souhaitant vivre selon les valeurs chrétiennes traditionnelles ». Tone Lise Gustavsen, en charge d’un autre centre chrétien, a pour sa part déploré un texte « dangereux » qui, là encore, va « entraver la parole des parents, confrontés à des enfants confus par leur réalité biologique et présentant une incongruité de genre ». Des parents « bien intentionnés », assure-t-elle mais qui seraient « injustement accusés de s’engager dans une thérapie de conversion ».