Polina Gagarina, la représentante russe à l’Eurovision cette année, est régulièrement citée parmi les favoris de la finale se déroulant samedi à Vienne. Si elle devait l’emporter, la prochaine édition se déroulerait alors en Russie comme le veulent les règles du concours.
Une perspective inimaginable pour le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, selon qui le célèbre concours de chansons apporterait avec lui « ses chanteuses à barbe » et ses valeurs « contre-nature pour notre culture ».
Pour contrer l’Eurovision, qui fête samedi à Vienne sa 60e édition et devrait à nouveau être regardé par 200 millions de téléspectateurs, le chef de l’Eglise orthodoxe russe estime pour sa part qu’il faut soutenir « les berceuses, les chants sacrés et les chansons patriotiques ». « Nous devons organiser notre propre concours qui ferait la promotion de notre culture, pour la montrer au monde entier », a-t-il assuré, cité par l’agence russe Ria Novosti.
En 2014, la victoire de Conchita Wurst avait déjà été dénoncée par de nombreux responsables politiques russes, l’Église orthodoxe critiquant une victoire « légitimant le péché ».
Polina Gagarina a pour sa part subi cette semaine des attaques sur les réseaux sociaux après avoir posté sur son compte Instagram une photo d’elle faisant la bise au chanteur autrichien.
Depuis la chute de l’Union soviétique, l’Eglise orthodoxe joue à nouveau un rôle important dans la société russe, 70% des Russes se disant croyants.