Le Parlement du Queensland, Etat du nord-est de l’Australie, a voté, mardi 21 mars, la suppression du « gay panic defence », disposition dans son code pénal qui permettait à des suspects de justifier, au nom de leur peur « panique » des homosexuels, le meurtre d’une victime « leur ayant fait des avances ».
Cette « ligne de défense » avait notamment été utilisée dans l’affaire de l’assassinat en juillet 2008 de Wayne Ruks, 45 ans, battu à mort dans une cour d’église. Les auteurs avaient affirmé qu’il leur avait fait des « propositions » et obtenu ainsi une requalification du meurtre en « homicide involontaire », comme 304 autres criminels.
Le père Paul Kelly, prêtre de la paroisse catholique St Mary de Maryborough, où le drame s’est déroulé, avait alors lancé une pétition pour réclamer une réforme de la loi. Il s’est dit « ravi » du vote contre cette mesure « homophobe, archaïque et datée ». Son initiative était soutenue par plus de 290.000 signataires.
« Notre code pénal ne doit pas tolérer les violences contre les LGBT ou toute autre communauté », a également déclaré dans un communiqué la ministre de la Justice de l’état, Yvette D’Ath. Et puis, « l’argument des avances non sollicitées, ne saurait être suffisant pour alléger la responsabilité pénale », a-t-elle ajouté, soulignant son engagement contre la discrimination. « Une promesse pour tous. »
Si cet amendement « ne ramène pas Wayne », sa mère Joyce Kujala, qui attendait « ce jour depuis huit ans », garde l’espoir : « cela pourrait sauver des vies à l’avenir », a-t-elle insisté.
L’Australie méridionale reste donc désormais le seul Etat du pays où cette disposition est encore recevable.
Valentine Monceau
stophomophobie.com