La romancière franco-marocaine Leïla Slimani, 35 ans, nouveau Prix Goncourt pour « Chanson douce », son deuxième roman, était l’invitée d’Ali Baddou ce vendredi sur France Inter. Réagissant à l’arrestation à Marrakech de deux jeunes filles de 16 et 17 ans, Sanaa et Hajar, surprises en train de s’embrasser et de se prendre dans les bras l’une de l’autre, elle a dénoncé « une législation moyenâgeuse, complètement déconnectée de la réalité », qui contribue à l’indignité des citoyens : « Je pense qu’il est temps qu’ils se rebellent contre ça ».
Les deux adolescentes risquent de six mois à trois ans de prison. Une pétition en ligne appelle par ailleurs à une mobilisation internationale pour convaincre les autorités de les libérer.
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REVOIR – @leislim : « Imaginez une femme qui ne soit à personne : qui ne soit ni une sœur, ni une mère, ni une épouse. Une femme, libre. » pic.twitter.com/95HXkcwKvl
— France Inter (@franceinter) 4 novembre 2016
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« Il ne faut pas être hypocrite, on sait très bien que les Marocains ont une vie sexuelle hors du mariage, et c’est très bien, qu’il existe des homosexuels… C’est tout à fait normal. On maintient cette dichotomie, on maintient ce fossé parce que ça arrange le système, ça arrange certains. »
Autrement, « cela n’a aucun rapport avec la religion », estime encore la lauréate, comme « beaucoup d’imams et théologiens extrêmement éclairés », ajoute-t-elle, si ce n’est favoriser l’« hogra » : l’humiliation et l’abus de pouvoir.
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« Il y a des normes qui interdisent les relations sexuelles hors mariage, qui interdisent l’homosexualité, qui pénalisent l’adultère. Et il y a des pratiques qui sont complètement à l’inverse de ces normes », insiste-t-elle encore, soulignant, qu’il s’agit d’une question des droits de l’Homme, des droits sexuels et de la dignité.
Valentine Monceau
stophomophobie.com