Ce jeudi 2 janvier, la régie Mediatransports, qui gère les espaces publicitaires de la SNCF et de la RATP, a diffusé dans les gares parisiennes et transiliennes une campagne, orchestrée par l’association « réac et LGBTPhobe » Alliance Vita, contre l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et femmes célibataires, l’avortement et plus largement le projet de loi bioéthique. Il revient au sénat le 8 janvier.
« Quelle société voulons-nous pour demain ? »
: « La société progressera, à condition de respecter la maternité/la paternité/la différence/la vie »
Pour info, cette organisation, proche de la Manif pour tous, a été particulièrement virulente lors des débats autour de la loi mariage et adoption pour tou-te-s.
Les affiches et slogans ont d’ailleurs indigné plusieurs personnalités politiques, notamment la maire de Paris, Anne Hidalgo qui, « profondément choquée », a réclamé leur retrait. Et, comme le souligne l’adjoint au maire du IIe arrondissement de Paris, Maxime des Gayets, une association comme Alliance VITA qui entrave le droit à l’IVG ne peut faire campagne ainsi dans l’espace public.
Je suis profondément choquée et indignée par cette campagne anti-IVG et anti-PMA à la Gare du Nord et dans plusieurs autres lieux de la capitale. Je demande à @ExterionMediaFR et #Mediatransports que ces affiches soient retirées immédiatement. pic.twitter.com/7dA6p26Q1B
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) January 2, 2020
Contactée par « L’Obs », Médiatransports concède une « négligence » et un « dysfonctionnement », en raison notamment des « difficultés d’organisation posées par la grève ». Valérie Decamp, la présidente de la société, a également annoncé que les visuels concernant la « maternité » et la « paternité » (contre la congélation « des ovocytes » et l’artificialisation de la maternité), seraient retirés, ce jeudi soir. Ces deux affiches, entendues comme des messages militants, n’auraient pas dû être diffusées, assure-t-elle. Seule le message évoquant « le respect de la différence » est maintenu.
Une décision rapidement dénoncée, avec menaces, par Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, et proche de Christine Boutin, qui parle d’une « censure sous pression », « indigne du débat », « face à l’emprise croissante des biotechnologies sur leur corps des femmes, via la procréation ». Dans la journée, il s’était félicitée de son choix d’un « message consensuel », « respectueux du droit et des personnes… ».