Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis s’accompagne de nouvelles propositions qui suscitent des inquiétudes, notamment parmi les athlètes transgenres. Lors d’un meeting à la veille de son investiture, le 47e président a réaffirmé son souhait d’« empêcher les hommes de pratiquer les sports féminins », poursuivant ainsi ses attaques contre les droits des personnes transgenres entamées pendant son précédent mandat.
Cette déclaration intervient dans un contexte législatif tendu, après l’adoption d’un projet de loi par la Chambre des représentants américaine, visant à limiter la participation des femmes transgenres dans les compétitions sportives universitaires féminines. Le texte définit le sexe comme celui assigné à la naissance et interdit aux institutions bénéficiant de fonds fédéraux d’autoriser les « hommes » à participer aux sports féminins. Le projet doit maintenant être validé par le Sénat, où son avenir est incertain.
En France, bien que le Comité international olympique (CIO) soutienne la participation des athlètes transgenres, plusieurs fédérations, comme celles d’athlétisme, de cyclisme et de natation, ont adopté des règles plus restrictives, rappelle Ouest-France.
L’exemple de Halba Diouf, une sprinteuse transgenre de 22 ans, montre la difficulté de cette situation. En conflit avec la Fédération française d’athlétisme, qui l’empêche de concourir au-delà des championnats départementaux, elle raconte : « C’est une situation difficile », s’entraînant intensément pour participer à seulement deux compétitions par an.
Pour résoudre ce problème, un groupe d’experts français a proposé le « co-ranking », un système où une athlète transgenre pourrait partager une place sur le podium avec une autre concurrente. Cela permettrait de garantir l’équité tout en encourageant l’inclusion. Par exemple, si une athlète transgenre termine deuxième, la troisième place serait partagée avec une autre athlète. Cette proposition vise à rendre les compétitions plus justes sans pénaliser les athlètes cisgenres.
Ce rapport pourrait influencer les décisions sportives françaises et internationales. Halba Diouf, qui lutte pour participer aux championnats de France, espère que le co-ranking contribuera à une meilleure inclusion des athlètes transgenres.
Au-delà du sport, cette situation soulève des questions sur les droits des personnes transgenres. En France et aux États-Unis, les discours transphobes et les politiques restrictives aggravent la marginalisation et la souffrance psychologique des personnes trans.
L’influence de figures comme Donald Trump contribue à un débat souvent idéologique, plutôt que fondé sur des faits scientifiques, comme le souligne sur Ouest-France Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge Direct. Cela alimente un climat de haine et de discrimination, alors que l’inclusion et l’égalité devraient être des priorités.
Les athlètes transgenres espèrent pouvoir concourir dans un environnement plus juste et inclusif. Le co-ranking pourrait être un premier pas vers la reconnaissance de leurs droits et de leur place dans le sport.