Les autorités serbes ont officiellement interdit, ce mardi 13 septembre, la marche de l’Europride, qui devait se tenir samedi 17 à Belgrade. Les organisateurs ont reçu la « notification ». Le président Aleksandar Vucic l’avait déjà annoncée, fin août, évoquant toute une série de raisons, outre les milliers d’antis, descendues dans les rues pour exiger la mesure.
La semaine des Fiertés dédiée avait également été annulée, mais les organisateurs ont choisi de maintenir le défilé, quoi qu’en disent le gouvernement, plusieurs décisions de justice ayant par le passé établi que d’autres annulations comparables avaient été anticonstitutionnelles.
« La Belgrade Pride utilisera tous les moyens légaux pour renverser cette décision », ajoute leur communiqué.
Si la première ministre serbe Ana Brnabic est ouvertement lesbienne, la lgbtphobie est profondément enracinée dans ce pays des Balkans, malgré les mesures prises au fil des années pour réduire les discriminations. Se tenir la main en public reste tabou pour les couples de même sexe tandis que près de 60% de la communauté LGBTQ dit avoir subi des abus physiques ou émotionnels, selon une étude publiée en 2020 par les ONG IDEAS et GLIC et relayée par l’AFP.
En 2001 et 2010, les marches des fiertés de Belgrade avaient été visées par des groupes d’extrême droite et des graves violences avaient éclaté. Depuis 2014, elles s’y tiennent régulièrement mais sous forte protection policière.