Selon les résultats d’un sondage réalisé à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida par l’institut CSA pour l’association Aides, relayé par France Info, si 98 % des Français reconnaissent qu’une personne séropositive peut vivre comme tout le monde et avoir une activité professionnelle, 31% estime normal que l’on puisse toutefois les considérer « inaptes à exercer certains métiers », comme celui de policier, de gendarme ou de pompier.
De même, 21% des parents se sentiraient mal à l’aise si l’un des enseignants de leur enfant était porteur du virus du VIH. Et 16% des personnes qui ont un emploi seraient gênées de travailler avec un collègue séropositif. Une proportion qui grimpe encore jusqu’à 30% chez les 18-24 ans. Enfin, un Français sur dix n’aimerait pas être soigné dans le même cabinet médical que celui d’un autre patient atteint du sida.
Dans près d’un cas sur deux (49%), les personnes sondées justifient leurs inquiétudes par la « peur des risques de contamination ».
L’association Aides s’inquiète de ces résultats, car « cela témoigne de la persistance d’une ignorance et de préjugés importants en matière de transmission du VIH ». Elle rappelle qu’il n’y a absolument aucun risque à côtoyer une personne séropositive dans son quotidien.
« Il y a urgence à mieux informer la population sur les modes de transmission du VIH et les avancées thérapeutiques spectaculaires de ces dernières années. Une meilleure information de tous les publics constitue un levier majeur pour faire reculer les contaminations, mais aussi les discriminations dont les personnes séropositives font l’objet », conclut l’association.
Ce mardi 28 novembre, « Santé publique France » a également publié les derniers chiffres sur la contamination par le VIH. En 2016, 6 000 nouveaux cas de séropositivité ont été enregistrés dont 27% à un stade avancé de l’infection.
« On estime à 25.000 le nombre de personnes qui ignorent leur séropositivité, note l’agence, dont 40% sont des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, 40% des migrants, principalement d’Afrique subsaharienne et 20% des hétérosexuels, nés en France ».
L’épidémie reste de fait très concentrée sur les gays et les migrants avec respectivement 44% et 39% des découvertes
Une nouvelle campagne sera lancée le 1er décembre sur la prévention et les modes de dépistages.